Menu
Libération
Reportage

Incendie mortel dans un immeuble à Nice : «Au départ, il n’y avait que de la fumée, les petits criaient à l’aide»

Article réservé aux abonnés
Dans le quartier des Moulins, en proie au trafic de drogue, les flammes ont tiré les habitants de leur lit ce jeudi 18 juillet. Alors que la piste criminelle se précise pour ce feu qui a tué sept personnes au dernier étage d’un immeuble, ils racontent leur incompréhension face à un drame qui a touché une famille sans histoires.
D’origine criminelle, l’incendie s’est propagé dans la nuit, ce jeudi 18 juillet, dans ce vaste appartement au septième et dernier étage dans le quartier des Moulins, dans l’ouest de Nice. (Valery Hache/AFP)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice
publié le 18 juillet 2024 à 10h45
(mis à jour le 18 juillet 2024 à 19h09)

Il ne reste plus que les cendres noires sur la façade de l’immeuble. Le feu a mangé la fenêtre, rongé la peinture, fondu le crépi. Il a emporté sept membres d’une même famille, dont quatre mineurs de 5, 7, 10 et 17 ans. D’origine criminelle, l’incendie s’est propagé dans la nuit, ce jeudi 18 juillet, dans ce vaste appartement au septième et dernier étage d’un immeuble du quartier des Moulins, dans l’ouest de Nice.

Ce sont «les cris» qui ont réveillé Yasmine. Elle habite l’immeuble d’en face. Les deux bâtiments sont jumeaux, «comme deux camemberts», tente-t-elle de figurer. De sa fenêtre, Yasmine a vu l’un des adolescents de 14 ans se défenestrer, acculé par les fumées noires et opaques. Il a atterri sur un matelas. Il est en urgence absolue. Son père venait de faire le même geste désespéré. Il est mort.

Après les cris, Yasmine a senti une forte odeur de fumée. Elle est descendue. «Au départ, il n’y avait que de la fumée. Les petits criaient “à l’aide !” L’un demandait : “Je saute ou pas ?” Les gens hurlaient “Non !”» Il n’a suffi que de quelques minutes pour que la fumée ne se transforme en flammes, embrasant le septième étage, juste en dessous du toit. «Les pompiers sont arrivés avec la grande échelle, raconte la jeune femme, qui travaille à l’aéroport. Ils ont fait deux allers-retours et ils ont récupéré les deux petites filles.»

«Ils se sont trompés de personnes à 1 000%»

Impossible de se rendormir pour Yasmine. Elle est restée au pied de l’immeuble jusqu’à 5 heures. Depuis, elle et