Une défense agressive. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ont ciblé à l’unisson les clubs de foot ce lundi 30 octobre au matin, après les incidents la veille au soir à Marseille, avant le matche entre l’OM et Lyon. Le bus des joueurs lyonnais a été visé par des projectiles, blessant l’entraîneur Fabio Grosso et son adjoint Raffaele Longo. Des bus de supporters lyonnais ont également été pris pour cible, et la rencontre a par la suite été annulée.
Billet
A la question de savoir si «les clubs de football» avaient «une responsabilité sur le comportement de leurs supporters y compris parfois en dehors du stade», Amélie Oudéa-Castera répondu sur France 2 : «Bien entendu, s’il est établi qu’il y a des supporters impliqués et que les rôles et les responsabilités permettent de l’établir de manière très claire, les clubs ne peuvent pas se désintéresser de cela, les associations de supporters non plus, la Ligue non plus», a énuméré la ministre des Sports.
Amélie Oudéa-Castera a également assuré et que «la rencontre avait été bien préparée avec un dialogue pour faciliter le retour, le déplacement des supporters lyonnais», dont 600 étaient présents à Marseille.
«Ce n’est pas de la responsabilité du ministère de l’Intérieur»
Idem pour Gérald Darmanin, qui a fait valoir sur BFMTV les «500 policiers et gendarmes mobilisés» pour sécuriser ce match. Pour lui, il n’y a «pas eu de défaillance» de la police. «C’est au club de gérer ses supporters», a-t-il insisté. Il s’est indigné que l’on puisse imputer à la police une «défaillance» dans la survenue des incidents. «Il y avait des motards, des policiers qui encadraient les bus. Ce qui n’est pas très normal dans un monde normal, mais passons !», a argumenté le ministre de l’Intérieur.
Et puisque c’est la faute de tout le monde sauf la sienne, Gérald Darmanin a enchaîné : «Ce n’est pas de la responsabilité du ministère de l’Intérieur mais c’est de la responsabilité de ceux qui jettent [des projectiles sur les bus]». «Il ne faut pas inverser les valeurs !», a-t-il dit. «C’est de la responsabilité des personnes. Arrêtons de faire de la violence dans le football», a-t-il dit.
Reportage
Le ministre de l’Intérieur, fidèle à sa ligne répressive, a ensuite ajouté avoir «compris qu’il fallait peut-être plus systématiquement interdire la venue de supporters», après «trois déplacements de supporters interdits» depuis le début de la saison, «dont deux concernaient» l’OM. Mais, a-t-il ajouté aussitôt, dans le cas des incidents à Marseille, il s’agit «d’une équipe de football agressée par des ‘’supporters’’ d’une équipe locale». Sur les vidéos supposées du caillassage du bus de l’OL circulant sur les réseaux sociaux, il est toutefois impossible de distinguer si les agresseurs sont réellement des supporters marseillais. Qui se trouvent, d’ailleurs, sur la voie publique. On distingue également des agents de police qui semblent ne pas intervenir, au moins dans un premier temps.
A la suite de ces incidents, «9 personnes ont été interpellées», alors que «5 policiers ont été blessés», a chiffré Gérald Darmanin. Soulignant qu’il «n’y avait pas d’autre sport qui malheureusement connaît cette violence», il a précisé que «870 interpellations» avaient eu lieu et «103 policiers» avaient été blessés lors de la précédente saison de Ligue 1.
Pas un mot en revanche du ministre sur les supporters lyonnais, qui, dans les gradins du Vélodrome, auraient proféré des insultes et commis des gestes racistes.