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Atavisme

Interdiction du voile à l’université, immigration, terrorisme… Bruno Retailleau ressort toutes ses marottes contre «l’islam politique»

A la veille des dix ans de l’attentat de «Charlie Hebdo», le ministre de l’Intérieur a affirmé dans «Le Parisien» que «la France pourrait être frappée de nouveau» et qu’il faisait de «la lutte contre l’islamisme des Frères musulmans» l’une de ses «grandes priorités».
Bruno Retailleau le 23 décembre 2024 au ministère de l'Intérieur, à Paris. (Julien de Rosa/REUTERS)
publié le 7 janvier 2025 à 9h11

Dans une interview publiée par le Parisien lundi 6 janvier au soir, à la veille de la commémoration des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hypercacher de la porte de Vincennes en janvier 2015, le très droitier ministre de l’Intérieur a jugé que «la France pourrait être frappée de nouveau», «la bataille contre le totalitarisme islamique [étant] loin d’être gagnée». Bruno Retailleau a tout particulièrement ciblé «l’islam politique» qui «menace nos institutions et la cohésion nationale». «Je souhaite, a-t-il dit, que l’une des grandes priorités de ces prochains mois soit la lutte contre l’islamisme des Frères musulmans», qu’il accuse de faire de «l’entrisme».

Le ministre a également estimé que pour lutter contre cet «entrisme», il faudra «étendre le champ de la laïcité à d’autres espaces publics, par exemple aux compétitions sportives ou aux sorties scolaires». A ses yeux, «la loi de 2004 sur les signes religieux doit être appliquée à ces activités : les sorties scolaires, c’est l’école hors les murs». «Les accompagnatrices n’ont pas à être voilées. Le voile n’est pas qu’un simple bout de tissu : c’est un étendard pour l’islamisme, et un marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme», a-t-il fait valoir, souhaitant une mesure législative en ce sens. Le locataire de Beauvau est allé encore plus loin en se prononçant pour l’interdiction du port du voile à l’université.

L’immigration en ligne de mire

Estimant que «le terreau du terrorisme, c’est le séparatisme et l’islam politique», il assure aux «citoyens musulmans que [le gouvernement] ne mène pas un combat contre leur religion, qui est défigurée par l’islamisme, mais un combat contre une idéologie politique qui défigure leur religion». «Ce qui est en jeu, a-t-il poursuivi, ce sont les conquêtes de l’Occident comme l’égalité hommes-femmes, la liberté de conscience ou notre laïcité française.»

Il a ajouté en outre qu’il y a «aussi le sujet migratoire qui est d’ailleurs lié, pour partie, à celui de l’islamisme». A propos de l’immigration qu’il souhaite limiter et qui fait débat au sein du gouvernement, Bruno Retailleau a prévenu : «De mon côté, je ne céderai pas d’un pouce sur l’immigration, comme sur le rétablissement de l’ordre public.»