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A la barre

Irresponsabilité pénale : «Il fallait que je tue les personnes que j’aime si je voulais survivre»

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Diagnostiqué schizophrène, Jérémie N., 30 ans, mis en examen pour le meurtre d’un ami, en juin 2020, a été reconnu coupable et déclaré irresponsable pénalement, ce mardi, par la cour d’appel d’Angers. Les experts psychiatres avaient conclu à son absence de discernement au moment des faits.
(Hugues Micol/Liberation)
publié le 21 février 2023 à 6h15
(mis à jour le 21 février 2023 à 16h23)

A son retour de Bretagne, ce lundi 29 juin 2020, Jacqueline Bourdarias se présente chez son fils avec un plat de lasagnes, «son préféré». Florian, 35 ans, a passé le week-end avec son vieux copain, Jérémie, qu’elle connaît bien et qui lui file souvent des «tuyaux» informatiques. La mère de famille se réjouit de les retrouver pour déjeuner. Sur la porte close, l’élégante blonde tombe nez à nez avec ces rubans jaunes qu’on voit dans les séries policières. C’est par des scellés et la délicatesse d’une voisine venue à sa rencontre que Jacqueline Bourdarias a appris la mort de «[son] Flo», tué par celui qu’il hébergeait.

Elle est debout, ce lundi 16 janvier 2023, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Angers où comparaît Jérémie N., dont le discernement était aboli au moment des faits et qui n’est donc pas accessible à une sanction pénale, selon les experts psychiatres. Le drame qui se rejoue dans la petite salle d’audience, à la hauteur de plafond démesurée, est celui de deux copains atteints d’une maladie mentale. Sauf que l’un a tué l’autre. Jacqueline Bourdarias, debout, crie «ses interrogations douloureuses», le «tsunami» de la perte, la fin des coups de fil quotidiens et des discussions partagées «autour d’une tasse de café» avec Florian, «petit dernier» d’une fratrie de trois, qui aimait les maths et la chimie, les jeux vidéo et le volley. L’avenir se voile à 18 ans. Le diagnostic t