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Justice

Irresponsabilité pénale : «Un procès n’est pas un remède médical»

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Le Sénat a adopté mardi soir en première lecture une proposition de loi afin de modifier la responsabilité pénale du mis en examen. Une réforme «nécessaire» pour le pénaliste Jean-Christophe Saint-Pau, mais qui ne doit pas répondre à «un besoin de vengeance».

Manifestation à Marseille le 25 avril contre la décision de la Cour de cassation qui avait confirmé l'irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi. (Daniel Cole/AP)
Publié le 25/05/2021 à 20h05

Quelle trace laissera Sarah Halimi dans notre code pénal ? Mardi soir, le Sénat, dominé par l’opposition de droite, a adopté deux propositions de loi portées par Nathalie Goulet (UDI) et Jean Sol (LR), rassemblées en un texte, visant à réformer le régime de l’irresponsabilité pénale. Cette réforme vise à confier aux juges du fond, et non plus aux juges d’instruction, la prérogative de statuer sur la responsabilité pénale du mis en examen. En d’autres termes, ce sera au tribunal correctionnel ou à la cour d’assises de se prononcer sur l’application de l’article 122-1 du code pénal. «Une solution très propre qui répond au besoin social d’un procès», sans que le Sénat puisse être accusé «de vouloir juger les fous», assure Nathalie Goulet. Le texte a peu de chance d’aboutir en l’état : Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a annoncé fin avril un projet de loi visant à combler un «vide juridique» sur «l’origine du trouble mental qui a fait perdre à l’auteur la conscience de ses actes» et l’Assemblée nationale a mis en place «une mission flash».

L’émoi provoqué par l’affaire Sarah Halimi est encore vif. Dans un arrêt rendu le 14 avril, la Cour de cassation a reconnu le caractère antisémite du meurtre de la sexagénaire de confession j