Héros malgré lui d’un feuilleton judiciaire à rebondissements entre la France et le Canada, Jérôme Seydoux vient de connaître un nouvel épisode qui n’augure peut-être pas de happy end. Le richissime parrain du cinéma français – il est actionnaire majoritaire de Pathé et contrôle les salles Gaumont-Pathé – avait dans les années 80 placé des centaines de millions de dollars, probablement même plus d’un milliard, dans des structures discrètes et propices à l’évasion fiscale.
Déjà, en 2018, le fisc français avait déposé plainte contre lui. Des procédures judiciaires avaient été intentées au Canada pour que des informations sur sa fortune soient transmises à Bercy. Mais cet héritier de l’empire industriel Schlumberger est pour la première fois mis en cause par le jugement d’une cour canadienne, qui constate un dispositif sophistiqué de «blanchiment» – tel est le terme employé dans le document consulté par Libération – au profit de sa famille et de sa femme.
Que dit à propos du milliardaire français ce jugement signé le 26 janvier par l’honorable juge Bernard Synnott, qui met en évidence l’attrait de centaines de riches Français pour des cieux canadiens accueillants pour les fraudeurs potentiels du fisc ? La décision évoque ainsi l’une des structures créées par Jérôme Seydoux, un «trust» baptisé du petit nom de Laurans, et détaille le mécanisme mis en place pour rapatrier en France, pendant des années, une partie de son argent – en évitant que le fisc y mette so