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Témoignage

«J’ai crié sa mère, parce que j’ai eu mal» : l’homme en situation de handicap frappé par un CRS à Clermont-Ferrand raconte l’incident

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Le handicap au quotidiendossier
Raphaël Chitrit, blessé par un membre des forces de l’ordre mardi 11 mars à Clermont-Ferrand, explique s’être trouvé face à des CRS inconnus, qui auraient mal réagi à ses blagues. La procureure estime qu’une «expertise est nécessaire avant toute réponse pénale».
Le CRS à l'origine du coup est membre d'une compagnie de la CRS 83, venue de Lyon. (Mourad Allili/SIPA)
par Sonia Reyne, correspondante à Clermont-Ferrand
publié le 13 mars 2025 à 14h20

Dans la galerie marchande d’Auchan Nord qui doit bientôt fermer, à Clermont-Ferrand, tout le monde connaît «Raph». Des pères de famille de retour du boulot passent prendre de ses nouvelles, des jeunes hommes l’embrassent, lui tapotent la tête. Une jeune fille le rassure. Raphaël Chitrit a 39 ans, mais en paraît beaucoup moins. Elégant, avec une petite barbe bien taillée, il parle posément, mais avec difficulté. Derrière ses petites lunettes fines siglées Lacoste, un coquard lui marque le visage.

Ce mardi 11 mars, un CRS lui a asséné un violent coup de poing à l’arrêt de tramway Haut-de-Chanturgue, et la vidéo de l’agression a beaucoup circulé. Comme tous les jours lorsqu’il fait beau, Raphaël Chitrit se promenait ce jour-là dans le quartier de Croix-de-Neyrat. Alors qu’il discute avec des jeunes, il aperçoit une intervention policière. «Les policiers me connaissent, on rigole d’habitude. Je leur fais un doigt d’honneur quand je passe en fauteuil, c’est comme ça, expose-t-il, et eux aussi, me font un doigt d’honneur.»

«Je ne risquais pas de partir en courant»

Mais cette fois, une compagnie de la CRS 83, venue de Lyon, est également présente. Un CRS s’approche et maintient violemment l’homme sur son fauteuil. Comme on le voit sur la vidéo, une policière tente de l’en empêcher. Mais Raphaël Chitr