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«J’ai été votre violeur, j’ai été votre bourreau» : le profil de Cédric Grassot, condamné au procès des viols de Mazan

Procès des viols de Mazandossier
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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Cédric Grassot, 50 ans, reconnaît l’intégralité des faits qui lui sont reprochés.
publié le 9 décembre 2024 à 19h01

Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict rendu ce jeudi 19 décembre.

Nom : Cédric Grassot

Age : 50 ans

Profession : technicien informatique

Faits : une venue, la nuit du 3 au 4 octobre 2017

Statut : Comparaît détenu, depuis vingt-six mois en détention provisoire pour «viol aggravés» et «détention d’images pédopornographiques»

Peine requise : seize ans

Verdict : 12 ans d’emprisonnement

Cédric Grassot ne souhaite pas s’excuser auprès de Gisèle Pelicot. «On ne peut pas pardonner un viol.» Ce quinquagénaire est jugé pour «viol aggravé» et «détention d’images pédopornographiques». Des faits qu’il a d’emblée reconnus. A l’inverse de la majorité de ses coaccusés, il affirme avoir eu connaissance du mode opératoire de Dominique Pelicot dès leur prise de contact, en amont de sa venue la nuit du 3 au 4 octobre 2017. Usant d’une forme de «théâtralisation», pointée par l’expert psychiatre, le technicien informatique admet : «Madame Pelicot, je suis votre violeur, j’ai été votre violeur. J’ai besoin que ça soit dit […]. J’ai été votre bourreau.»

Ce procès est une «bascule» dans sa vie. Cet ancien disquaire a retracé une enfance d’abord douce, auprès de parents «bons» et «aimants», un climat apaisé brisé à la préadolescence par les violences incestueuses infligées par son oncle. Déjà condamné pour violences conjugales au tournant de la vingtaine, il l’a également été en septembre 2023 pour diffusion de photos intimes de deux anciennes conjointes, accompagnées de leurs informations personnelles. Dans un SMS envoyé à Dominique Pelicot, il écrivait à propos de l’une d’elles : «Je rêve de la faire violer par quelqu’un à la sortie de son travail.» Sur l’ordinateur de Cédric Grassot, parmi les images pédopornographiques qu’il recevait via Skype ou Coco, des montages ont également été retrouvés avec des visages d’adolescentes. Parmi eux, celui de la fille d’une de ses ex-compagnes. A la barre, il lâche : «Je crois qu’en termes de déviances, j’ai battu pas mal de records.»