Menu
Libération
A la barre

«J’ai visé le haut de la cuisse» : au procès de l’affaire Théo Luhaka, les policiers font toujours bloc

Article réservé aux abonnés
Lors de leurs interrogatoires, mardi 16 et mercredi 17 janvier à la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, les trois agents mis en cause ont tenu une même ligne. Ils justifient les violences visibles sur les images et nient toutes les autres.
Le 9 janvier à la cour d'assises de Seine-Saint-Denis au procès des policiers qui ont agressé Théo Luhaka. (Denis Allard/Libération)
publié le 18 janvier 2024 à 8h39

«Le haut de la cuisse, j’ai visé le haut de la cuisse.» Le policier Marc-Antoine C., costume bleu nuit et pull col roulé gris, le répète, d’une voix presque fluette, ce mercredi 17 janvier, devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis. Le 2 février 2017, à Aulnay-sous-Bois, il assure avoir visé le muscle de Théo Luhaka, avec sa matraque télescopique. Le résultat de ce coup d’«estoc» est dramatique : l’arme pénètre les chairs du jeune homme au niveau de l’anus et rompt définitivement son sphincter. Marc-Antoine C. est aujourd’hui accusé d’avoir exercé des violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente, une peine passible de quinze ans de prison. Avec lui, comparaissent ses collègues Jérémie D. et Tony H., pour d’autres coups, qualifiés de violences aggravées.

Tout au long de leurs interrogatoires, ces mardi 16 et mercredi 17 janvier, les trois policiers sont restés sur une même ligne : tenter de