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A la barre

«J’aimerais savoir s’il a souffert» : au procès du «druide» tueur de l’Aveyron, la dignité de la fille de la victime

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La dernière journée d’audience au procès de Philippe S., Nathalie C. et Loup B. a été l’occasion d’entendre les parties civiles et d’enfin évoquer la victime, Georges M., alias «Diego». Trente ans de réclusion criminelle ont été requis contre le principal accusé.
Le terrain de la maison de Georges M., alias «Diego», mort début 2023. (José A. Torres/Centre Presse Aveyron.Maxppp)
publié le 22 mai 2025 à 13h15
(mis à jour le 22 mai 2025 à 16h35)

Albane M., 22 ans, fait face à Loup B., 27 ans. Ils sont à un mètre l’un de l’autre. Elle a perdu son père, Georges M. alias «Diego». L’autre est jugé pour avoir participé à la séquestration, à la mort, à la découpe et à l’incinération de ce père. «J’aimerais savoir pourquoi ils ont fait ça.» «Parce qu’on m’a dit qu’il avait violé.» Elle reste droite, le fixe, attend. Lui, beaucoup plus imposant, baisse la tête mais finit par se tourner vers elle : «Je suis sincèrement désolé, je regrette énormément. Je sais que ce n’est pas pardonnable.» Il regarde de nouveau le sol. Charles Pinarel, le président de la cour d’assises de l’Aveyron qui a créé ce moment à dessein, met fin à l’échange.

Quelques heures plus tard, l’avocat général a requis trente ans de réclusion criminelle contre l’accusé principal Philippe S., quinze contre Loup B., «car sans lui, ç’aurait été impossible», et huit contre Nathalie C., «car sans elle, ça n’aurait pas été possible».

Diego a disparu, dans tous les sens du terme. Jusqu’à l’impressionnante prise de parole de sa fille «au nom