Ventilos et bandes sonores. Quatre jours durant, sous une chaleur suffocante, la cour d’assises spéciale de Paris a interrogé sur le fond Michaël Chiolo, jugé pour avoir tenté d’assassiner au nom de l’Etat islamique deux surveillants au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), le 5 mars 2019, et quatre ex-codétenus, accusés d’avoir eu connaissance de son projet terroriste, voire de l’avoir aidé. Une plongée dans le «gourbi», cette salle de convivialité de la prison où les cinq détenus radicalisés avaient pris l’habitude de se retrouver. A tel point que le renseignement pénitentiaire l’avait sonorisée. C’est ici même que le projet d’attentat de Michaël Chiolo avait été discuté, dans les deux jours précédant la commission des faits. Afin que «chacun puisse se faire son opinion à la fois sur les propos échangés et sur leur imputabilité à tel ou tel accusé», a introduit la présidente, l’auditoire a écouté de nombreux extraits – parfois inaudibles – des 97 fichiers audio présents au dossier.
Sur les quatre anciens camarades du Mosellan de 33 ans, qui comparaissent pour association de malfaiteurs terroriste, tous nient avoir été au courant de sa volonté de passer à l’acte. Parmi eux, l’un s’est fait la malle en Tunisie et est donc jugé en son absence. Mardi 1er juillet, après deux jours à tendre l’oreille pour savoir qui a dit quoi, l’un d’eux craque. Il est le seul à répondre de complicité de tentatives d’assassinat. Tourné vers son voisin de b