Certains faits divers deviennent des faits de société. Alors, naturellement, la récupération politique fait son œuvre et le terme – «fait divers» – devient indésirable, rejeté par un camp ou par l’autre. La mort, le dépeçage et la cuisson des restes de Georges M., surnommé «Diego», 60 ans, entre les mois de janvier et février 2023, n’entrent certainement pas dans cette catégorie. Horrible, choquante, absurde par certains aspects, cette accumulation de cruautés-là tient plus de la succession d’errements, terme euphémisant, dans les parcours de ses protagonistes, que de la faille de l’Etat dans la protection de ses citoyens.
Lundi 19 mai, au tribunal judiciaire de Rodez (Aveyron), les trois coaccusés, Philippe S., Nathalie C. et Loup B., ont pris pour la première fois la parole devant la cour d’assises de l’Aveyron. C’était alors l’occasion de les voir, ce «druide autoproclamé», cette compagne apathique et ce gaillard bien pratique. Devant une salle remplie de curieux sont apparus un papy style poulet du dimanche, une femme qui se cache derrière ses cheveux et, selon ses proches, ses mensonges, et une sorte de grand enfant traumatisé de 27 ans. Voilà donc l’équipe qui a organisé le vol chez Diego, convoitant du cannabis et le produit d’un hypothétique trafic. Terminant dans une scène sanglante, inexpliquée.
«Nos chemins s’étaient décroisés»
Qui a influencé qui ? C’est la question qui anime la plupart des échanges entre la cour et les expertes, qui se succèdent une à une sur les écrans de la salle d’audience. Phi