Leurs mots résonnent dans la salle d’audience comme ceux d’une bande de gosses, un peu inconsistants ou très inconséquents. On les entendrait presque se marrer, lançant à la cantonade : «C’est ce qu’on va voir», «C’est pas un peu dangereux ?» ou «Oh la tricheuse !». Et puis décompter : «3,2,1, top.» Au «top», Gwladys M., 26 ans, s’est effondrée pour ne plus jamais se relever. C’était le 10 mars 2019, elle a reçu une balle dans la tête. Les gosses étaient policiers.
Ce jeudi, à la barre de la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris, ils ont tous le visage blême. Adrien G., 33 ans, et Adrien D., 22 ans, révoqués, sont entendus comme témoin. Ludovic A., ancien adjoint de sécurité (ADS) de 29 ans, est jugé pour «homicide involontaire». Un peu engoncé dans son élégant costume bleu, il ne sait pas très bien par où commencer. Alors il se tourne vers le couple au premier rang : «Je voudrais m’excuser auprès des parents de Gwladys d’avoir causé son décès. Il n’y a pas un jour où je n’y pense. Je ne me pardonnerai jamais.» Son avocate dépeint un jeune homme solitaire, dévoré par la culpabilité et qui ne voit plus sa place «qu’au milieu des déchets». Ludovic A. est devenu éboueur.
Une résistance et «le coup part»
Les faits se sont produits à quelques mètres d’ici, au 36 rue du Bastion, le siège de la police judiciaire parisienne, adossé à