Les Mpozagara l’assurent : Méthode Sindayigaya n’était pas un esclave. Pas plus que leur employé de maison. En réalité, Méthode Sindayigaya était le maître de la villa. «Nous disions que la maison appartenait à Monsieur Méthode.» La défense pleine d’aplomb de Candide et Gabriel Mpozagara, 76 et 79 ans, hauts dignitaires burundais poursuivis pour «traite d’être humain», n’a pas évolué d’un poil devant la cour d’appel de Versailles (Yvelines). Comme en première instance, ils ont contesté mercredi «toute cette accusation très grave». En octobre 2019, ils avaient été condamnés à deux ans de prison avec sursis et 70 000 euros de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Nanterre.
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L’homme qui s’avance pour témoigner, dans un français hésitant, accolé d’un traducteur en kirundi, raconte lui un huis clos d’horreur, dans cette maison de Ville-d’Avray (Hauts-de-Seine). La peur, la souffrance, le travail dix-neuf heures sur vingt-quatre. Homme à tout faire, toutes les tâches y passent, pour un salaire de misère. Quelques dizaines d’euros par mois envoyés au Burundi. «J’étais coincé là-bas», ânonne Méthode Sindayigaya, 41 ans. Il dort dans une pièce aménagée du sous-sol, où macèrent les vapeurs de mazout de la chaudière. Pas de douche, des restes pour se nourrir. «Si je ne faisais pas ce qu