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A la barre

Jeunes jugés à Marseille après la mort de Nahel : «Je me suis laissé emporter par la foule, par l’euphorie»

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Mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterredossier
Malgré la grève des greffiers, le tribunal correctionnel a inauguré lundi 3 juillet un marathon de comparutions de personnes interpellées lors des émeutes. Avec des jugements sévères, parfois au-delà des réquisitions du parquet, dans une ambiance houleuse.
A Marseille, vendredi 30 juin. (Christophe Simon /AFP)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 3 juillet 2023 à 21h56

L’audience s’annonçait tendue, elle l’a été, sans surprise. Ce lundi 3 juillet, le tribunal correctionnel de Marseille inaugurait un marathon de comparutions immédiates durant lesquelles doivent être jugées les personnes, en majorité très jeunes, interpellées lors des émeutes de la semaine dernière. Pour limiter l’embouteillage et répondre à l’urgence, une audience supplémentaire a été ajoutée, l’une des rares qui s’est tenue en France alors que, dans d’autres juridictions, la grève des greffiers a renvoyé à plus tard les premiers jugements. A Marseille, si la profession a fait passer ses revendications en début de séance en lisant un texte, les 34 premiers prévenus, pour la plupart interpellés vendredi 30 juin au soir, lors de la nuit la plus chaotique dans la ville, ont donc pu s’expliquer depuis le box, tous étant incarcérés depuis les faits.

Première complexité, les premiers à se présenter devront finalement retourner dans les geôles, leurs avocats étant mobilisés sur d’autres cas à l’étage en dessous. C’est finalement Heytem, 25 ans, qui se présente. Lui est en situation irrégulière en France, où il vit de travaux au noir, notamment dans le bâtiment. Vendredi soir, il était avec des copains dans un bar quand il a vu des gens sortir du Monoprix. «Un collègue m’a donné un panier noir et j