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Justice

Jihad : trois revenantes de Syrie condamnées à des peines allant de dix à treize ans de prison

La nièce des frères Clain, Jennyfer, écope de onze ans de réclusion criminelle. Son avocat a salué une décision «équilibrée» et annoncé que sa cliente ne ferait «a priori» pas appel de la décision.

Le camp d'Al-Hol en Syrie, le 28 août 2025. (Delil Souleiman/AFP)
Publié le 26/09/2025 à 19h15

La cour d’assises spéciale de Paris a condamné ce vendredi 26 septembre trois femmes, dont la nièce des frères Clain, à des peines allant de dix ans d’emprisonnement à treize ans de réclusion criminelle pour avoir appartenu au groupe Etat islamique. Jennyfer Clain, 34 ans, est condamnée à onze ans de réclusion criminelle. Jeudi, le représentant du Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis treize ans à son encontre.

Sa belle-mère, Christine Allain, 67 ans, est condamnée à de treize ans de réclusion, cette peine étant assortie de la sûreté aux deux tiers. Le parquet avait requis quinze ans. La troisième accusée, autre belle-fille de Christine Allain, Mayalen Duhart, 42 ans, est condamnée à dix ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt à effet différé, conformément aux réquisitions. Toutes ont aussi été condamnées à un suivi sociojudiciaire de huit ans.

Excuses «sincères et profondes»

L’avocat de Jennyfer Clain, Me Guillaume Halbique, a salué une décision «équilibrée» pour sa cliente. «Le fait de ne pas avoir de période de sûreté va permettre d’envisager de déposer une demande de remise de peine», a-t-il ajouté, en indiquant que la nièce des frères Clain ne ferait «a priori» pas appel de la décision. «L’engagement idéologique est totalement derrière elle et ce depuis bon nombre d’années», a assuré son conseil.

Vendredi matin, Jennyfer Clain avait présenté ses excuses «sincères et profondes» à toutes les «victimes directes et indirectes, en France, en Syrie, en Irak et ailleurs» des jihadistes et à ses cinq enfants. «Je ne suis pas une victime, les victimes c’est les autres, c’est ceux que l’organisation à qui j’ai appartenu a torturés, massacrés : je suis responsable», avait quant à elle déclaré Mayalen Duhart avant que la cour ne se retire pour délibérer. Les trois femmes étaient jugées depuis le 15 septembre pour avoir rejoint l’EI en 2014 avec leurs enfants.