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Justice

Jihad : un ancien militaire arrêté alors qu’il voulait rejoindre la Syrie

Un ex-militaire français né en 1984 a été mis en examen et placé en détention provisoire après avoir tenté de rejoindre le groupe du jihadiste Omar Diaby, a appris «Libération» ce vendredi 9 mai.
L'ancien militaire a été interpellé en France, après avoir été expulsé de Jordanie. (Sebastien Calvet/Mediapart)
publié le 9 mai 2025 à 17h50

Un ancien militaire français né en 1984 a été mis en examen et placé en détention provisoire pour association de malfaiteurs terroriste criminelle en vue de la préparation d‘un ou plusieurs crimes d‘atteinte aux personnes le 29 avril, a appris Libération auprès du parquet national antiterroriste (Pnat) ce vendredi 9 mai, confirmant une information du Figaro. «Il est soupçonné d‘avoir cherché à rejoindre un groupe jihadiste en Syrie», ajoute le Pnat.

Selon le Figaro, Manuel B. aurait tenté de rejoindre l’organisation d‘un jihadiste français bien connu en Syrie, Omar Diaby ou Omar Omsen, un temps présumé mort mais réapparu en 2016 dans un épisode de Complément d‘enquête.

Probablement plus communicant que leader, ce recruteur en ligne, ancien braqueur niçois, avait rejoint la Syrie en 2013 avant de prêter allégeance au Front al-Nusra, branche locale d‘Al-Qaeda, estimant que les membres de l’Etat islamique «sont des jeunes ignorants sans formation religieuse sérieuse […], d‘anciens voyous dont le comportement déviant ressort dès qu’on leur met des armes entre les mains». Sa katiba (son groupe) au nom évocateur - Firqatul Ghuraba soit «la brigade des étrangers» - serait toujours active et forte de plusieurs dizaines de membres. Dans une interview à l’Obs en 2014, il se disait «terroriste et fier de l’être».

Condamné au Maroc

Manuel B. serait passé par l’Italie, l’Arabie Saoudite et la Jordanie, où il aurait été arrêté puis expulsé avant de regagner la France en avion et d‘être interpellé. Interrogé, le parquet n’a pas précisé les circonstances de l’arrestation. Selon le Figaro, l’homme était surveillé de longue date par les autorités. Converti à l’islam en 2008 lors d‘une mission à Djibouti, il avait été radié de l’armée en août 2014 après neuf ans de service. Il était ensuite devenu animateur d‘ateliers paramilitaires pour une petite cellule islamiste d‘Angers. Déjà dans le radar des renseignements, il avait fait l’objet d‘une perquisition administrative d‘ampleur post-13 novembre 2015, avant d‘être assigné à résidence.

Cette assignation levée en février 2016, il avait ensuite rejoint le Maroc un mois plus tard avec sa fille et sa femme pour faire son hijra, l’émigration en terre d‘islam. Il sera interpellé à son arrivée avec une multitude d‘objets dangereux (de la machette à la bonbonne de gaz), les autorités marocaines découvrant chez lui un pistolet à air comprimé. Condamné en septembre 2016, il est ensuite expulsé vers la France. Son éventuelle condamnation, pas davantage que son parcours depuis, n’ont été précisés par les enquêteurs.