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Libération
Fraude

JO 2024 : la police judiciaire alerte sur des arnaques aux faux emplacements de food-truck

JO Paris 2024dossier
Des escrocs, se faisant passer pour le comité d’organisation, démarchent des artisans de bouche en leur faisant miroiter un emplacement pendant les Jeux en échange d’un acompte, dénonce ce lundi 12 janvier la sous-direction de la lutte contre la criminalité financière. Ce type d’arnaque se multiplie ces dernières semaines.
Food trucks sur l'esplanade de la Défense à l'heure du déjeuner, à Puteaux dans les Hauts de Seine. (Eric Beracassat/Hans Lucas. AFP)
publié le 12 février 2024 à 16h56

Après les fraudes par SMS, sur Tinder ou grâce à IA, place aux arnaqueurs de food-truck. Plusieurs commerçants et restaurateurs ont été récemment victimes d’escrocs qui leur ont fait miroiter de faux emplacements de stands de vente ou de camion restaurant sur les sites des Jeux olympiques en échange de plusieurs milliers d’euros d’acompte, alerte ce lundi 12 février la police judiciaire.

«On a commencé à détecter ces escroqueries fin 2023 et ça monte en puissance sur tout le territoire», explique Magali Caillat, la sous-directrice de la lutte contre la criminalité financière (SDLCF). Les premiers signalements ont eu lieu en région parisienne et des faits à Marseille et Nantes sont remontés la semaine dernière. Les escrocs démarchent les artisans de bouche en leur envoyant par courrier ou mail «des brochures ou plaquettes» imitant avec précision «les supports de publicité ou de communication du comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques [Cojop]» , détaille la commissaire.

Pour réserver un emplacement, les victimes sont invitées à verser un acompte dont le coût varie «entre 5 000 et 7 000 euros en moyenne». Or, pour la location de stands, l’organisateur ne démarche pas les professionnels. Les candidats doivent répondre aux appels d’offres publiés sur le portail «Maximilien», créé pour faciliter l’accès des TPE /PME aux marchés publics liés aux JO-2024.

Par ailleurs, «aucun acompte n’est prévu, la facturation s’effectue sous la forme d’une redevance basée sur le chiffre d’affaires à l’issue de l’exploitation», rappelle Magali Caillat. Autre moyen de détecter les arnaques : vérifier l’adresse mail de l’expéditeur. Dans plusieurs cas, les noms de domaines utilisés par les escrocs se terminaient par @france-paris2024.org et non par l’officiel @paris2024.org.

Deux interpellations

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes et les premières interpellations ont déjà eu lieu, a déclaré Magali Caillat, sans donner plus de précisions. «Paris 2024 et On Location (prestataire officiel d’hospitalité des JO, ndlr) ont déposé des plaintes pénales auprès des autorités compétentes», indique pour sa part le Cojop sur son site internet.

Une quinzaine de plaintes ont été déposées en région parisienne et au moins deux suspects, dont un Espagnol, ont été récemment interpellés, détaille une source proche de l’enquête. «Il y a de fortes chances» que les commanditaires soient «en grande partie issus de la même communauté délinquante», d’origine franco-israélienne, qui pratique l’arnaque aux «faux ordres de virement», complète Magali Caillat. En cas de suspicion d’arnaque, les commerçants peuvent contacter les organisateurs des JO sur l’adresse mail integrityandenforcement@paris2024.org.