Depuis l’ouverture des Jeux olympiques, Nicolas (1), policier affecté à la préfecture de police, mobilisé pour assurer la sécurité de l’événement, s’ennuie. Non pas que ça le dérange, il se réjouit de «l’ambiance bon enfant» à Paris, de tous ces touristes étrangers qui le pressent de poser avec eux sur leurs selfies. «Dès le premier jour, quand on a vu le nombre qu’on était, on s’est dit qu’il ne se passerait rien.» Et de fait, il ne se passe pas grand-chose si l’on observe les statistiques judiciaires. Entre le mercredi 24 juillet et le jeudi 1er août au soir, 143 dossiers ont été signalés «Jeux olympiques» à Paris, c’est-à-dire «portant sur des faits soit commis dans les sites olympiques et fan-zone, soit au préjudice de personnes présentes spécifiquement pour la compétition», rapporte le parquet. Ils ont conduit au placement en garde à vue de 124 personnes.
Parmi elles, seulement six ont été jugées en comparution immédiate, quatre ont fait l’objet d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, et une a été mise en examen pour viol dans le cadre d’une information judiciaire. Un écart qui interroge et laisse penser que de nombreuses interpellations, parce qu’elles se soldent par des relâches sans poursuites, sont faites à titre préventif, avec une interprétation élastique du code de procédure pénale. A titre d’exemple, les 45 arrestations par la Brav-M, dans le quartier des Halles, le samedi 27 juillet, de personnes soupçonnées de vouloir