Le calme plat, ou presque. Certains prédisaient une délinquance d’opportunité, attirée par le tourisme olympique, mais il n’en fut rien. La justice se préparait à un raz-de-marée : entre Paris et la Seine-Saint-Denis, où se déroulent la plupart des épreuves, les magistrats, les chambres et les audiences avaient été multipliés. Mais la machine n’a pas fait le plein : «Le niveau d’activité pénal lié aux Jeux est moins important que ce que l’on avait anticipé et que ce que l’on avait craint», détaillait à mi-parcours le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais.
Parmi les quatorze juridictions compétentes sur les territoires où se déroulaient des épreuves, Paris et Bobigny rassemblent la moitié des affaires du pays en lien avec les JO, indique le ministère de la Justice. Au total en France entre le 24 juillet et le 8 août, on compte 181 affaires poursuivies (dont 7 classées sans suite). Pour moitié, il s’agit d’infractions «liées à des violences volontaires, des infractions au code de la route (voies réservées), ou des infractions de survol (drones, aéronefs)», détaille la chancellerie. 40 % sont par ailleurs liées à des infractions économiques et financières.
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Pas d’explosion non plus des infractions enregistrées par les forces de l’ordre, à en croire les chiffres du ministère de l’Intérieur. Pour les Jeux, son service statistique, le SSMSI, se prête «exceptionnellement» à une comptabilité hebdomadaire et en fonction des zones (JO ou non-JO) des faits constatés par les policiers et les gendarmes. Dans le champ «JOP – Ile-de-France», la première semaine d’août a vu quelques items en hausse par rapport aux normales de saison (violences et vols, usage de stupéfiants). Mais le SSMSI appelle à la prudence : le «suivi hebdomadaire ainsi que la déclinaison des statistiques de la délinquance enregistrée par zone géographique peuvent conduire à observer un faible, voire très faible, nombre de crimes et délits, ce qui peut rendre les évolutions hebdomadaires volatiles». Au demeurant, ces indicateurs révèlent plus l’activité des forces de sécurité que les niveaux réels de délinquance. Ainsi, une victime qui ne se manifeste pas – ce qui peut être le cas de touristes étrangers – n’apparaît pas dans ces statistiques.