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Recherches

Joggeuse disparue dans la Vienne : le vaste dispositif de ratissage levé

Les gendarmes ont annoncé samedi 12 avril au soir des opérations plus ciblées menées dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte pour «disparition inquiétante» afin de retrouver la jeune femme de 28 ans introuvable depuis jeudi.
La gendarmerie indique que les effectifs engagés pour retrouver la jeune femme comprennent «105 gendarmes, 30 militaires de l’armée de terre, 2 hélicoptères, 2 drones, une embarcation et une équipe cynophile». (Xose Bouzas/Hans Lucas.AFP)
publié le 12 avril 2025 à 11h54
(mis à jour le 13 avril 2025 à 8h12)

L’imposant dispositif déployé pour retrouver une joggeuse de 28 ans disparue dans la Vienne depuis jeudi a été levé samedi 12 avril au soir, laissant désormais place au volet judiciaire de l’enquête. Les enquêteurs ont ratissé une vaste zone forestière de 100 km2, en vain. Mais les gendarmes ont annoncé samedi soir la «fin des recherches de type ratissage» au profit d’opérations plus ciblées menées dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte pour «disparition inquiétante». «Le dispositif de grande ampleur de ces derniers jours va laisser place à l’engagement [dimanche] d’une quarantaine
de gendarmes au profit des enquêteurs de la section de recherches et de la brigade de recherches de Poitiers», a déclaré la gendarmerie.

«Les difficultés tiennent notamment à ce que certaines zones boisées sont très denses», soulignait samedi après-midi le procureur de Poitiers, Cyril Lacombe. Agathe Hilairet, coureuse expérimentée de frêle corpulence (1,65 m, 35 kg) qui pratique le trail, était partie jeudi matin du domicile de ses parents, à Vivonne. C’est son père qui a donné l’alerte en ne la voyant pas revenir, tandis que son téléphone ne répondait plus.

Un important dispositif de recherches avait été déployé jeudi après-midi, puis à nouveau vendredi sur une vaste zone incluant les communes de Vivonne, Voulon, Celle-Lévescault et Gençay. «La personne disparue n’a pas été retrouvée à cette heure. Les recherches continuent ce matin», avait déclaré ce samedi Cyril Lacombe.

Le parquet de Poitiers a indiqué samedi que les effectifs engagés pour retrouver la jeune femme comprenaient «110 gendarmes, appuyés par une soixantaine de personnels de l’armée, de la protection civile et du club de jogging de la personne disparue, ainsi qu’une cinquantaine de citoyens volontaires». Le dispositif incluait également des plongeurs d’une brigade nautique, ainsi que des sapeurs-pompiers, des employés de l’Office français de la biodiversité (OFB), des bénévoles de la Protection civile ou encore des membres du club sportif où est inscrite la jeune femme.

«On a défini une zone d’intérêt de 100 km2 au sud de Vivonne, une zone particulièrement difficile d’accès puisque c’est une zone forestière, avec énormément de sentiers. Donc j’ai des moyens tout-terrain», a déclaré à la presse le colonel Philippe-Alexandre Assou, du groupement de gendarmerie de la Vienne.

Il a souligné que la participation des membres du club de joggeurs auquel appartient la jeune femme, qui «ont l’habitude du terrain» et des sentiers qu’elle empruntait habituellement, apporte une «plus-value énorme» aux enquêteurs. Des plongeurs ont aussi sondé la rivière Clain qui traverse la zone.

Téléphone accroché à son poignet

Dans le cadre d’une enquête ouverte pour «disparition inquiétante», le parquet de Poitiers avait diffusé vendredi un appel à témoins pour retrouver la jeune femme, présentant une «taille très mince», vêtue d’une tenue de jogging avec un short noir et un haut manches courtes de couleur sombre, et porteuse d’un sac de course. Elle avait les cheveux attachés et son téléphone accroché à son poignet. L’appareil a été localisé pour la dernière fois dans l’après-midi de jeudi dans un rayon de 250 mètres entre les lieux-dits «Les Grands Ormeaux» et «Le Champ salaud» à Voulon, à 10 km de Vivonne.

Sur l’application de géolocalisation sportive Strava, où elle partageait le résumé de ses sorties pouvant dépasser les 20 km parcourus, la jeune femme se décrit comme «adorant la course à pied», qu’elle pratique «depuis [ses] 17 ans». Après «plusieurs années d’arrêt», elle disait avoir repris la course à pied en mai dans un message posté sur son compte Facebook.

Pour Rose-Marie Bertaud, maire de Vivonne, les habitants de cette petite ville de 4 500 habitants sont dans «l’attente». «C’est un choc pour la population, nous sommes une commune tranquille où il fait bon vivre, a-t-elle déclaré à la presse. Pour nous, c’est triste, d’autant plus que plus le temps passe, plus ça devient difficile de savoir ce qui a pu arriver à cette jeune fille.»

Une trentaine de témoignages ont pour l’heure afflué à la suite de la diffusion de l’appel à témoins, a indiqué le procureur. «Près d’une dizaine d’auditions de témoins et de proches a été effectuée par les enquêteurs», a-t-il précisé ce samedi après-midi. Cyril Lacombe avait souligné vendredi : «Toutes les pistes pour retrouver cette jeune femme sont explorées.»

Mise à jour à 14 h 37 avec les derniers éléments de l’enquête diffusés par le procureur de Poitiers ; ce dimanche 13 avril à 8 heures avec la levée des recherches.