Un «mentor», un «gourou», un «dieu». Celles qui ont croisé la route de Johan M. décrivent toutes la même emprise : «Je ne savais plus quoi penser, qui j’étais», confie l’une d’elles. La mère d’une autre dit de sa fille qu’elle était devenue une «bonne à tout faire» ; l’amoureux d’une troisième évoque une «souris en cage» ; l’ami d’une quatrième se souvient de cette proche «hypnotisée»…
Johan M., ex-photographe, directeur artistique et agent de mannequins, est jugé à partir de ce lundi 11 décembre devant la cour criminelle départementale de Paris – composée exclusivement de magistrats professionnels – pour viols, tentative de viol et atteintes sexuelles sur quinze jeunes femmes, commis entre 2009 et 2014, avec cette circonstance aggravante que les faits ont été commis «par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction». Après quatre années de détention provisoire, le maximum légal, l’accusé de 43 ans comparaîtra libre sous contrôle judiciaire. Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.
Dans un monde où le silence règne, ce procès est une première du genre. Tout commence en janvier 2016 par la plainte de six femmes. Des pionnières. «On est avant #MeToo, avant l’af