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Justice

Jonathann Daval jugé pour dénonciation calomnieuse : le procureur requiert la relaxe

Le meurtrier d’Alexia Daval, qui avait accusé son beau-frère Grégory Gay du meurtre, et sa belle-famille d’avoir étouffé l’affaire, était jugé ce mercredi à Besançon. Le procureur a rappelé que «la loi reconnait à une personne poursuivie de pouvoir mentir».
Jonathann Daval et son beau-père Jean-Pierre Fouillot, le 2 novembre 2017 à Gray. (Sebastien Bozon/AFP)
publié le 10 avril 2024 à 15h56

Le procureur a requis ce mercredi la relaxe de Jonathann Daval devant le tribunal correctionnel de Besançon, où il est jugé pour dénonciation calomnieuse contre son ex-belle-famille. «La loi et la jurisprudence reconnaissent à une personne poursuivie de pouvoir mentir, même si c’est moralement très dur», a relevé le procureur de Besançon, Etienne Manteaux, assurant «mesurer toute la souffrance de cette famille qui s’est sentie souillée».

Le procès pour dénonciation calomnieuse de Jonathann Daval, qui purge depuis 2020 une peine de 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse Alexia en 2017, à l’encontre de son ancienne belle-famille, s’ouvrait ce mercredi 10 avril à 13 h 30. Le parquet a requis l’extraction de prison du prévenu, aujourd’hui âgé de 40 ans, pour qu’il assiste à son procès.

Le meurtrier d’Alexia Daval est cité à comparaître par Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, parents d’Alexia, leur fille Stéphanie et son mari Grégory Gay. Le principal plaignant, Grégory Gay, avait été accusé par Jonathann Daval pendant l’instruction en 2018 d’avoir assassiné Alexia. Jonathann Daval, qui avait reconnu être l’auteur du meurtre, s’était rétracté lors d’une audition le 27 juin 2018 et avait affirmé que son beau-frère avait étranglé sa femme, en tentant de la maîtriser lors d’une crise d’hystérie, et que la famille avait passé «un pacte secret pour étouffer l’affaire».

Cinq ans de prison encourus

Six mois plus tard, il avait finalement reconnu avoir menti lors d’une confrontation avec sa belle-mère, Isabelle Fouillot. Grégory Gay avait alors porté plainte pour «dénonciations calomnieuses» dès 2018, mais le parquet l’avait classée sans suite, d’où cette citation à comparaître directement devant le tribunal.

Le prévenu encourt cinq ans de prison, une peine qui serait confondue avec sa condamnation à vingt-cinq ans de prison pour meurtre. Sa belle-famille demande 60 000 euros de dommages et intérêts, dont 30 000 euros pour Grégory Gay, 10 000 euros pour la sœur d’Alexia et 10 000 euros pour chacun des parents.

«L’objet de ce procès, c’est l’argent, rien d’autre», a martelé la défense. «Ce procès a déjà eu lieu pendant l’instruction et le procès d’assises : Jonathann Daval a reconnu qu’il avait menti, il a expliqué pourquoi et il a présenté ses excuses», selon son avocat, Randall Schwerdorffer.

Jonathann Daval a étranglé son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône). Le lendemain, il a transporté son corps dans un bois avant d’y mettre le feu et de donner l’alerte, soutenant que sa femme n’était pas revenue de son jogging. Le corps d’Alexia avait été retrouvé deux jours plus tard.

Pendant trois mois, Jonathann Daval avait montré le visage d’un veuf éploré dans les médias, avant d’être confondu.

Mis à jour mercredi 10 avril après l’annonce des réquisitions du parquet.