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Preuve

«Julia Wandelt ne peut pas être Madeleine McCann» : la Polonaise de 24 ans qui prétendait être Maddie démentie par son ADN

Les mensonges de la jeune fille ont été révélés par une expertise scientifique, lundi 20 octobre. Elle était jugée pour avoir harcelé la famille de la petite Britannique, disparue en 2007, prétendant être leur fille.

Julia Wandelt, appelait la famille de Madeleine McCann plusieurs fois par jours depuis deux ans et demi, prétendant être leur fille. (DR)
Publié le 20/10/2025 à 16h57

Des années «d’angoisse» et de «stress» pour les parents, le frère et la sœur de Madeleine McCann - dite Maddie - disparue au Portugal il y a près de vingt ans. Alors que l’affaire patine, et que la petite fille de trois ans n’a jamais été retrouvée, Julia Wandelt, une Polonaise de 24 ans, est jugée depuis deux semaines pour avoir envoyé des dizaines de messages et des centaines d’appels à la famille McCann. Elle prétendait être Maddie, allant même jusqu’à mettre en scène ses ressemblances physiques avec des photos de la fillette sur les réseaux sociaux.

«Julia Wandelt ne peut être la fille biologique des époux McCann», a tranché ce lundi la scientifique Rosalyn Hammond, devant le tribunal de Leceister, en Angleterre, où comparaît la Polonaise pour harcèlement. S’appuyant sur des analyses ADN effectuées lors de son arrestation en février 2025, l’experte a comparé les échantillons avec ceux récoltés sur l’oreiller de Maddie McCann par les enquêteurs, quelques jours après sa disparition.

«Aucune correspondance» entre les deux ADN

Les résultats de sa comparaison sont sans appel : «Il n’y a pas de correspondance» entre son ADN et celui de la fillette, a déclaré l’experte scientifique devant la cour. «Julia Wandelt ne peut pas être Madeleine McCann», a martelé Rosalyn Hammond, puisque «le profil ADN de Julia Wandelt montre qu’elle n’est pas l’enfant biologique de Kate et Gerry McCann, ni d’aucun des deux séparément».

Son analyse vient contredire les études produites par Julia Wandelt elle-même, qui établissait des résultats avec une correspondance de 70 % entre son ADN et celui de Maddie. La jeune femme s’est accrochée à une particularité physique, partagée avec la fillette. Sur la photographie de son avis de recherche, qui a fait le tour du monde, elle avait relevé que Madeleine McCann possédait comme elle un colobome de l’iris, une anomalie oculaire rare qui touche un bébé sur 5 000.

En avril 2024, la jeune femme avait téléphoné plus de 60 fois en une seule journée aux parents de l’enfant disparue. «Je sais que mon accent est polonais, je sais que je ne suis pas aussi jolie comme l’était Madeleine dans le passé, mais je sais ce que je sais, je sais ce dont je me souviens. Laissez-moi une chance, je ne suis pas une menteuse, je ne suis pas folle. Rappelez-moi je vous en prie», suppliait-elle dans un message laissé sur le répondeur familial

L’accusée habituée des faits

Dès l’ouverture du procès, face à l’accusée en larmes, le procureur Michael Duck de la cour de Leceister avait rappelé les antécédents de la prévenue. «Entre juin 2022 et février 2025, elle a affirmé à “quiconque était disposé à l’écouter” qu’elle avait été “enlevée et emmenée en Pologne où elle a vécu avec des gens se faisant passer pour ses parents”.»

Lors de l’audience, le procureur avait également tenu à rappeler que l’accusée s’était fait passer en février 2023 pour deux autres jeunes filles disparues. Depuis le début du procès de Julia Wandelt, les époux McCann, mais aussi le frère et la sœur de Madeleine, des jumeaux âgés de 20 ans, ont raconté l’«angoisse» et le stress provoqués par les revendications et l’«intrusion» de l’accusée dans leur vie privée.

L’enquête toujours au point mort

Le retentissement mondial de cette énigme criminelle, qui n’a jamais été élucidée, en a fait une cible privilégiée pour «certains groupes d’individus perpétuant des théories du complot, sans égard pour la souffrance» de la famille McCann, soulignait le procureur Michael Duck.

Malgré une campagne internationale et une mobilisation médiatique hors du commun, les fausses pistes et les rebondissements s’enchaînent depuis 2007. Le mois dernier, le principal suspect, Christian Bruckner, un homme de 48 ans, est sorti de prison en Allemagne, où il a purgé une peine d’emprisonnement de sept ans pour le viol d’une Américaine âgée de 72 ans en 2005 au Portugal, dans la région où la fillette britannique avait disparu. Mais faute de preuves suffisantes, il n’a pu être mis en accusation dans l’affaire Maddie.