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Interview

Justice des mineurs : «Les comparutions immédiates ne sont pas une procédure adaptée»

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Alors que l’Assemblée nationale vient d’adopter le texte visant à «restaurer l’autorité de la justice» envers «les mineurs délinquants» et «leurs parents», la présidente du tribunal pour enfants de Bobigny, Muriel Eglin, juge ces mesures décalées face aux réels besoins.
La présidente du tribunal pour enfants de Bobigny, Muriel Eglin, en juin 2022. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 14 février 2025 à 12h48

Les députés ont adopté, jeudi 13 février, la proposition de loi Attal soutenue par le gouvernement, visant à réprimer plus durement les jeunes délinquants et leurs parents «défaillants». Au menu : comparutions immédiates pour les mineurs, amendes pour les parents absents aux convocations du juge et fin de l’automaticité de «l’excuse de minorité»… Un texte plébiscité par le centre, la droite et l’extrême droite pour son signal de fermeté, mais dénoncé par les gauches en vertu de son caractère attentatoire aux principes fondamentaux de la justice des mineurs. Juge des enfants pendant treize ans, passée par la Protection judiciaire de la jeunesse, Muriel Eglin est l’actuelle présidente du tribunal pour enfants de Bobigny, en Seine-Saint-Denis – la plus grosse juridiction de France après Paris – et la vice-présidente de l’Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille. Selon elle, la justice des mineurs, loin d’être laxiste, a surtout besoin de moyens supplémentaires.

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