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Discours de politique générale

Justice des mineurs, prisons… Comment Barnier ne réinvente pas le ministère de la Justice

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Devant l’Assemblée, le Premier ministre a largement recyclé les propositions de la droite et de l’extrême droite, et a fait fi du discours plus tempéré de son garde des Sceaux, Didier Migaud.
Michel Barnier lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée, à Paris le 1er octobre 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 1er octobre 2024 à 19h49

Sans surprise, sur le front de la justice, Michel Barnier recycle (encore) les propositions, voire les aberrations, de la droite et de l’extrême droite. Pour réparer l’institution judiciaire fragilisée par des années de disette, bien que revigorée par une augmentation de près de 60 % de ses moyens sur les deux quinquennats d’Emmanuel Macron, le nouveau chef du gouvernement se cantonne à la répression. Parmi ses priorités : des comparutions immédiates pour les mineurs de plus de 16 ans, mesure déjà plébiscitée quelques mois plus tôt par son prédécesseur, Gabriel Attal, sur fond de successions de faits divers tragiques impliquant des adolescents.

Pourtant, la mesure a été écartée lors des débats de la réforme de la justice pénale des mineurs, entrée en vigueur en septembre 2021. Et pour cause : on ne peut pas juger un mineur comme un majeur, alertaient déjà de nombreux acteurs du secteur. L’autonomie du droit pénal des mineurs, grâce auquel ces derniers bénéficient d’une procédure plus protectrice et d’une juridiction spécialisée, est garantie par la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989. Michel Barnier a beau vouloir poursuivre «la réflexion sur les atténuations de l’excuse de minorité», la Constitution risque très vite de l’entra