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Justice

Kendji Girac : le chanteur s’est blessé par balle volontairement, la procédure classée sans suite

Le chanteur s’était blessé par balle en voulant «simuler un suicide» en avril. Il ne sera pas poursuivi, selon les conclusions de enquête données ce lundi 24 juin. Il lui a été demandé de s’acquitter de deux contributions citoyennes et d’être pris en charge sanitairement pendant six mois.
Kendji Girac à Cannes, le 10 novembre 2023. (Valery Hache/AFP)
publié le 24 juin 2024 à 19h50

Le procureur de la République de Mont-de-Marsan (Landes), Olivier Janson, a publié ce lundi 24 juin un communiqué concernant les réponses données par la justice à la suite des blessures par balle que Kendji Girac s’est infligé le 22 avril. Le chanteur ne sera finalement pas poursuivi. En effet, comme l’écrit le procureur dans ce document, cette décision a été prise car «M. Girac ne présente aucun antécédent judiciaire et qu’il a par ailleurs pu mesurer la gravité de ces infractions qui ont contribué aux blessures qu’il s’est infligées».

Il a par conséquent dû s’acquitter de deux contributions citoyennes (soit le versement d’une somme au profit d’une association d’aide aux victimes agréée par le ministère de la Justice), ce que le musicien a déjà effectué le 11 juin. Il doit également faire l’objet d’une prise en charge sanitaire pendant six mois. «M. Girac a indiqué qu’il se soumettrait à l’ensemble de ces obligations», précise encore le procureur.

Deux infractions délictuelles

Les investigations menées dans le cadre de l’enquête autour des actes de Kendji Girac ont mis en évidence «deux infractions délictuelles», rapporte le parquet. La première, l’acquisition et détention d’une arme de catégorie B, celle avec laquelle il a tiré. La seconde, l’usage illicite de stupéfiants. En effet, Kendji Girac a reconnu avoir «consommé de la cocaïne le soir des faits». Ces infractions sont respectivement punies d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans, et d’une peine d’un an d’emprisonnement.

La procédure en lien avec la détention de l’arme a d’ores et déjà été classée sans suite, après l’acquittement par le musicien des deux contributions citoyennes prévues. La procédure concernant l’usage de stupéfiants, quant à elle, sera classée sans suite d’ici six mois, «sous réserve du respect du suivi sanitaire».

«Violences psychologiques»

Dans la nuit de dimanche à ce lundi 22 avril, Kendji Girac avait été blessé par balle sur une aire d’accueil de gens du voyage à Biscarrosse, dans les Landes, après s’être tiré dessus. Le chanteur avait été hospitalisé près de Bordeaux après une grave blessure par balle au thorax à Biscarosse (Landes). Quelques jours plus tard, lors d’une conférence de presse, le procureur de Mont-de-Marsan avait expliqué que l’artiste avait voulu «simuler un suicide» pour faire peur à sa compagne qui menaçait de le quitter après une dispute. Des faits qui, «à supposer qu’ils soient établis, seraient susceptibles de correspondre à une forme de chantage de nature à caractériser des violences psychologiques sur sa compagne», explique ce lundi Olivier Janson dans son communiqué.

L’acte de Kendji Girac avait été vivement dénoncé par les associations de lutte contre les violences faites aux femmes, alertant sur les risques des «violences psychologiques». Le chanteur a finalement fait marche arrière lors d’une audition, comme le rapporte le communiqué : «Il est revenu sur ces premières déclarations, indiquant qu’au vu de son alcoolisation et de sa prise de cocaïne, il n’avait pas conscience de ce qu’il faisait avec cette arme et qu’il n’avait donc pas voulu faire pression sur sa compagne.»

Sa partenaire, également entendue le 15 mai dernier, a de son côté «indiqué qu’elle ne s’estimait pas victime de violences psychologiques». Le parquet a donc considéré que «l’infraction de violences à caractère psychologique paraît insuffisamment caractérisée». La procédure a été classée sans suite.