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Enlèvement

Kidnapping à Paris du père d’un entrepreneur en cryptomonnaie : une nouvelle série d’arrestations

Plusieurs personnes ont été arrêtées mardi 10 juin, soupçonnées d’avoir participé à l’enlèvement début mai du père d’un entrepreneur ayant fait fortune dans la cryptomonnaie. Elles ont été placées en garde à vue.

Le père d'un entrepreneur en cryptomonnaie a été forcé de monter dans un véhicule utilitaire floqué au logo de la société de livraison UPS, le 1er mai. ( Justin Sullivan/Getty Images. AFP)
Publié le 11/06/2025 à 16h04

De nouvelles arrestations dans l’affaire dantesque du kidnapping du père d’un homme ayant fait fortune dans la cryptomonnaie. Plusieurs personnes, soupçonnées d’être impliquées dans l’enlèvement le 1er mai à Paris, ont été interpellées mardi et placées en garde à vue, a-t-on appris ce mercredi 11 juin de source proche du dossier, confirmant une information de Paris Match.

Aucun élément sur le nombre des mis en cause ou les lieux de leur interpellation n’a été divulgué. Leur garde à vue peut aller jusqu’à 96 heures.

Il leur est reproché d’avoir directement participé, le 1er mai au matin, au kidnapping d’un homme d’une soixantaine d’années dans le XIVe arrondissement de Paris. Sorti promener le chien de son fils qui a fait fortune dans la cryptomonnaie, il aurait été forcé de monter dans un véhicule utilitaire floqué au logo de la société de livraison UPS, d’après Paris Match. Pendant 58 heures, il a ensuite été séquestré dans un pavillon à Palaiseau, dans l’Essonne.

Doigt sectionné

Les ravisseurs ont demandé à son fils plusieurs millions d’euros sous forme de cryptomonnaies (huit selon Paris Match). Pendant toute la durée de la séquestration la famille de la victime recevait des ultimatums et menaces de mutilation. L’homme, retenu dans des conditions «extrêmement difficiles», a même eu un doigt sectionné, selon une source proche du dossier. Il avait finalement été secouru le 3 mai dans la soirée lors d’une intervention des forces de l’ordre.

Une centaine de policiers avaient été mobilisés pour l’enquête travaillant pour la BRB (Brigade de répression du banditisme), mais également la Brigade criminelle, la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) et la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C). Et cinq personnes qui se trouvaient à proximité du pavillon au moment de l’intervention avaient été arrêtées. Âgés de 18 à 26 ans, ils ont tous été placés mis en examen le 7 mai pour extorsion en bande organisée, enlèvement, et séquestration avec torture ou acte de barbarie commis en bande organisée, et placés en détention provisoire. Ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité.

Série noire

Depuis le début de l’année, plusieurs enlèvements et tentatives d’enlèvements liés au milieu des cryptomonnaies se sont succédé. Cette série noire avait commencé en janvier avec le rapt du cofondateur de Ledger, David Balland et de sa compagne. Ce dernier avait finalement été libéré et sa compagne retrouvée ligotée dans un véhicule. L’information judiciaire se poursuit, avec au moins neuf suspects mis en examen. Un homme de 56 ans avait également été retrouvé en janvier dans le coffre d’une voiture près du Mans (Sarthe), à plusieurs centaines de kilomètres de son domicile situé dans l’Ain. Selon plusieurs médias, il s’agissait du père d’un influenceur en cryptomonnaies basé à Dubaï, qui publie régulièrement des vidéos sur ses gains.

Le 13 mai, dans le XIe arrondissement de Paris, la spectaculaire tentative d’enlèvement de la fille et du petit-fils du PDG de la société de cryptomonnaie Paymium, immortalisée par une vidéo devenue virale, avait eu un fort retentissement médiatique. Dans le cadre de cette affaire et d’une autre déjouée in extremis près de Nantes fin mai, vingt-cinq personnes âgées de 16 à 23 ans, ont été mises en examen.

Début juin, un Franco-Marocain de 24 ans, Badiss Mohamed Amide Bajjou, soupçonné d’avoir commandité des enlèvements dans le milieu de la cryptomonnaie dont celui de David Balland, a été arrêté au Maroc.