Un bail interminable, peut-être sans fin. Depuis la nuit du 23 au 24 avril 1993, les «chouetteurs», comme ils se surnomment entre eux, cherchent en vain la cachette d’une statuette de 70 centimètres de large, enfouie quelque part en France, vraisemblablement dans le Nord-Est de l’Hexagone. Trente et un ans à creuser des trous un peu partout ; trente et un ans à faire exploser les ventes de pelles et de détecteurs de métaux ; trente et un ans à alimenter les spéculations, les débats sans fin, voire susciter des théories du complot. Et, fatalement, à encombrer les tribunaux. En réalité, une simple copie en bronze serait enterrée, à échanger contre la véritable Chouette d’or, d’une valeur de 150 000 euros, soit un million de francs au début du jeu. A l’abri dans un coffre, elle ne contiendrait «que» 2,7 kilos d’or et 7 kilos d’argent, agrémentés de quelques diamants sur le crâne de la bestiole.

Dans Chouette d’or, l’enquête (éditions du Trésor), livre très documenté publié en 2022, Julien Alvarez, chasseur de la première heure, livre son verdict : «A mon sens, la chasse a été mal conçue, ou plutôt mal calibrée dans sa difficulté.» La preuve : le créateur de la chasse au trésor, Régis Hauser (dit Max Valentin, pseudo destiné à lui éviter d’être harcelé par les chouetteurs), concevra par la suite 63 autres jeux de pistes, tous résolus dans des délais raisonnables. Parfois en quelques mois. Dans la Chouette d’or, trente ans d’arnaque, publié (via Amazon) en 202