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Décryptage

«La Corse devient un Far West contrôlé par la mafia» : pourquoi le secteur touristique de l’île est-il la cible d’une vague d’incendies criminels ?

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Depuis plusieurs jours, des bateaux de promenades en mer sont ravagés par les flammes en Corse. Des voix dénoncent l’entreprise de «systèmes mafieux» qui tentent de mettre la main sur un «secteur économique juteux».
Le Catamaran «Dolce Vita», utilisé pour les excursions en mer, a été entièrement détruit par les flammes le mercredi 4 juin, dans le port de Calvi. (Olivier Sanchez/Crystal Pictures)
publié le 6 juin 2025 à 18h52

Depuis plusieurs jours, une odeur de plastique brûlé mêlée à de l’essence règne dans le port de plaisance de Calvi (Haute-Corse). Les bateaux destinés aux excursions en mer ont laissé place, çà et là, à des épaves calcinées inutilisables. Entre le mardi 3 et le mercredi 4 juin, cinq bateaux pneumatiques destinés aux promenades en mer et un luxueux catamaran, le Dolce Vita, ont été incendiés dans cette ville située sur la côte nord-ouest de la Corse. La série s’est poursuivie ce vendredi avec l’embrasement d’une agence de location de voitures à l’aéroport de Calvi.

Hasard du calendrier, ces événements interviennent en parallèle d’une visite du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, à Bastia, qui a annoncé, jeudi 5 juin, la création d’un pôle judiciaire régional «inédit» contre la criminalité organisée. Son but : enquêter sur les extorsions et les trafics de stupéfiants. Mais aussi les incendies criminels.

Libé fait le point sur les événements des derniers jours et les pistes envisagées.

Des incendies à répétition depuis le mois d’avril : que se passe-t-il dans les ports corses ?

Les premières flammes sur le port de Calvi ont fait leur apparition dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 juin. Lors de ce premier épisode, cinq bateaux semi-rigides - des embarcations de taille moyenne détenues par trois sociétés différentes - ont été incendiés par des personnes munies de bidons d’essence. Une épreuve vécue comme un «choc immense» pour les gérants de la société Giru Mare, propriétaire de deux épaves calcinées. «Nous ne pouvons ignorer le mal qui gan