Ils étaient âgés d’une dizaine d’années lorsque sont survenus les attentats de Saint-Denis et de Paris, les plus meurtriers d’après-guerre – 132 morts et quelque 400 blessés. De cette funeste soirée du 13 novembre 2015, événement majeur dans l’histoire de France, rebattu dans les médias, enseigné dans les établissements scolaires et rappelé à la mémoire collective lors des cérémonies annuelles, ils n’ont que des bribes de souvenirs. Des images confuses, des informations parcellaires, voire erronées. «Dans ma tête, c’était pas très grave. C’était un petit truc», lâche Ahmed, 21 ans. Israa, 20 ans, abonde : «J’en avais entendu parler, mais je ne pensais pas que c’était aussi tragique. Je croyais qu’il y avait eu trois-quatre morts, pas plus.» Shaïna, 18 ans, poursuit : «Pour moi, le Bataclan, c’était le nom de l’attentat. Pas d’une salle de concert.» Quant à Aminata, 18 ans également, elle se souvient vaguement de «Jawad» Bendaoud, en direct sur BFMTV, le «logeur des terroristes» tristement connu pour ses sorties cathodiques.
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