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Récit

«La jeunesse doit savoir et ne pas banaliser» : des rescapés de l’attentat du Bataclan témoignent auprès des lycéens

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Procès des attentats du 13 Novembre 2015dossier
Afin d’entretenir la mémoire collective, des rescapés des attaques terroristes du 13 novembre 2015 interviennent auprès d’élèves qui, souvent, ne mesurent pas leur ampleur. Chaque année, une vingtaine de projets sont menés, comme au lycée Roger-Verlomme, à Paris.
David Fritz Goeppinger et Stéphane Toutlouyan, ex-otages du Bataclan, durant leur intervention au lycée Roger-Verlomme, à Paris., le 16 janvier. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 20 mars 2024 à 7h30

Ils étaient âgés d’une dizaine d’années lorsque sont survenus les attentats de Saint-Denis et de Paris, les plus meurtriers d’après-guerre – 132 morts et quelque 400 blessés. De cette funeste soirée du 13 novembre 2015, événement majeur dans l’histoire de France, rebattu dans les médias, enseigné dans les établissements scolaires et rappelé à la mémoire collective lors des cérémonies annuelles, ils n’ont que des bribes de souvenirs. Des images confuses, des informations parcellaires, voire erronées. «Dans ma tête, c’était pas très grave. C’était un petit truc», lâche Ahmed, 21 ans. Israa, 20 ans, abonde : «J’en avais entendu parler, mais je ne pensais pas que c’était aussi tragique. Je croyais qu’il y avait eu trois-quatre morts, pas plus.» Shaïna, 18 ans, poursuit : «Pour moi, le Bataclan, c’était le nom de l’attentat. Pas d’une salle de concert.» Quant à Aminata, 18 ans également, elle se souvient vaguement de «Jawad» Bendaoud, en direct sur BFMTV, le «logeur des terroristes» tristement connu pour ses sorties cathodiques.

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