Avertissement
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Président : «Des morceaux humains qui brûlent, ça dégage une odeur ?» Médecin légiste : «Ça va sentir la viande grillée.» Les quinze collégiens de Rodez venus assister à cette journée d’audience ont bien choisi leur moment. Face à ces jeunes têtes agitées, fatiguées ou fascinées, l’huissier défile depuis 30 minutes façon tapis rouge du festival de Cannes. Il tend une guitare folk, fait un tour sur lui-même. Une autre, classique. Ce sont les instruments que Philippe S. a volé à Georges M., alias «Diego», un marginal amateur de Georges Brassens, choisi comme cible d’un improbable larcin pour convoiter un aussi improbable butin. Suivent d’autres pièces à conviction : un imposant bidon, deux marmites, une grande et une petite. Elles ont accueilli les bouts de Diego, après qu’il a été découpé, en février 2023. Enfin, l’huissier tient bien haut les couteaux qui ont servi à ouvrir et éviscérer la victime. La feuille de boucher, sorte de hachoir. Le couteau à filet de sole. «Ah non, c‘est pas celui-là, corrige Philippe S., lunettes sur le nez. Ce n’est pas le couteau que j’ai utilisé.»
A la barre
«Les experts ne se déplacent plus»
Le procès de ces trois protagonistes aux assises de l’Aveyron, à Rodez, a été le théâtre mardi 20 mai d’une série de scènes décalées, à l’image des faits reprochés au «druide», à son acolyte un poil empoté et à son ex-conjointe complètement endormie. Dès 9h24, la tête de cette dernière bascule en arrière et sa bouche s’ouvre lentement, obligeant des agents de l’administratio