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Justice

Un mandat d’arrêt international émis en France contre Carlos Ghosn

L’ancien patron de Renault-Nissan est visé par une enquête pour abus de biens sociaux et blanchiment. En 2019, il avait fui le Japon où il devait être jugé.
Carlos Ghosn à Beyrouth le 8 janvier 2020. (Mohamed Azakir/REUTERS)
publié le 22 avril 2022 à 8h26
(mis à jour le 22 avril 2022 à 9h04)

Ça chauffe pour l’ancien patron de Renault Nissan (RNBV). La justice française a délivré un mandat d’arrêt international contre Carlos Ghosn dans le cadre d’une enquête instruite notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, indique ce vendredi matin le parquet de Nanterre. Le Franco-Libano-Brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour malversations financières, vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019. Si le mandat d’arrêt est exécuté, Carlos Ghosn sera directement présenté à un juge d’instruction de Nanterre qui lui notifiera sa mise en examen.

A Nanterre, les enquêteurs s’intéressent à près de 15 millions d’euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA). Le juge d’instruction de Nanterre en charge de l’enquête a délivré cinq mandats d’arrêt internationaux au total : ils visent, outre Carlos Ghosn, «les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA», a précisé le parquet.

Un mandat «très surprenant» pour l’avocat de Carlos Ghosn

«Il ne s’agit pas d’un mandat d’arrêt émis par la France mais par le tribunal de Nanterre lors d’une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre», a réagi l’un des avocats de Carlos Ghosn, Jean Tamalet. Pour lui, ce mandat est «très surprenant car le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais». Contacté par l’AFP, l’avocat de Renault, partie civile dans la procédure, n’avait, lui, pas pu être joint vendredi matin.

Lors de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s’étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth. En février dernier, ils y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin précédent, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l’audition libre de Carlos Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes le visant à Nanterre et à Paris.

Mis à jour à 9 h 00 avec la réaction de l’avocat de Carlos Ghosn.