Force doit rester à l’Etat de droit. Ce n’est pas qu’une formule alors que ces derniers jours, deux faits divers ont vu des citoyens se faire justice eux-mêmes ou se substituer à la police, dans ce qui s’apparente à des expéditions punitives hors de tout cadre. On ne parle pas ici d’«autodéfense», comme lorsqu’un commerçant ou un particulier ouvre le feu sur ses agresseurs ou ses cambrioleurs, mais de faits où il s’est agi de se faire vengeance soi-même. On peut comprendre la rage de ce père qui, à Roanne, a roué de coups avec trois amis un adolescent soupçonné d’avoir agressé sexuellement sa fille de 6 ans, avant de le livrer à la police. On ne peut l’excuser et encore moins l’accepter comme l’a par exemple fait Eric Ciotti (LR), en refusant de condamner cet acte.
Deux enquêtes sont désormais ouvertes. L’adolescent a été mis en examen pour «agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans» et placé en détention provisoire, tandis que le père de l’enfant est mis en cause pour «violences aggravées en réunion et avec usage d’une arme» (un câble électrique). Pour justifier ses agissements, ce dernier a argué d’un manque de confiance en la police alors que l’adolescent, un mineur isolé placé dans un foyer voisin, nie les faits. On voit bien la dérive que constitue cette réaction, qui n’est pas un simple coup de poing à chaud. Si l’adolescent est bien l’agresseur, la vox populi dira que le père a eu raison. Mais si le jeune fouetté avec un câble n’a pas commis