Le quinquennat de François Hollande fut parfois jugé décevant, voire famélique dans son ensemble, mais en tout cas pas en matière de lutte contre la corruption. Sur ce point, Anticor lui décerne volontiers la mention «très bien» grâce aux lois relatives à la transparence de la vie publique (octobre 2013) et à la loi Sapin 2 (décembre 2016), du nom de celui qui était alors ministre de l’Economie. Les textes, qui suivent la désastreuse affaire Cahuzac, prévoient notamment la création de la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie politique) et de l’AFA (Agence Française Anticorruption, qui dépend de Bercy). A la même époque sont également créés le PNF (Parquet national financier) et l’OCLCIFF (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales).
Sans compter la désormais célèbre peine complémentaire d’inéligibilité en cas d’atteinte à la probité. Elle n’est pas aussi automatique qu’on le pense parfois, car le code pénal (article 432-17) dans sa nouvelle version précise «sauf circonstance particulière», avec «décision motivée» des juges, et en «considération de la personnalité» du condamné. Pour Marine Le Pen, aucun de ces critères n’a manifestement été retenu. Interrogé par Libération, Michel Sapin le confirme bien volontiers : «Seules l’extrême droite et la droite extrême sont pour les peines automatiques. Alors que nous défendons la liberté de la justice. La seule obligation est celle du ju