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Justice

La maîtresse accusée d’avoir frappé une élève de 3 ans à Paris est sortie de garde à vue, une deuxième plainte déposée

La professeure filmée début septembre en train de commettre des violences sur une élève de 3 ans dans une école du XVe arrondissement est accusée par une autre mère d’avoir giflé son enfant il y a douze ans.
Des cellules de garde à vue de l’hôtel de Police du XIIIe arrondissement de Paris, le 27 avril 2018. (Frédéric Pitchal/GAMMA RAPHO)
publié le 16 septembre 2024 à 11h37
(mis à jour le 16 septembre 2024 à 20h34)

L’enseignante filmée en train de donner un coup à une enfant de 3 ans dans une école maternelle du XVe arrondissement de Paris a été placée ce lundi 16 septembre en garde à vue, a appris Libération d’une source proche de l’enquête, confirmant une information de BFM TV. La professeure a été convoquée dans les locaux du commissariat du XVe arrondissement, avant d’être placée en garde à vue. Elle a été levée quelques heures plus tard, confirme-t-on de même source. Les investigations, diligentées par le commissariat du XVe arrondissement, «se poursuivent, notamment sur l’évaluation du préjudice de la victime, et sur le contexte des faits».

Son avocat avait déclaré jeudi que sa cliente, «suspendue quatre mois» à titre conservatoire, se tenait «à disposition de la justice» et devait être «auditionnée prochainement».

La ministre de l’Education nationale démissionnaire Nicole Belloubet avait demandé mardi 10 septembre l’ouverture d’une procédure disciplinaire «sans délai», à la suite de la parution de cette vidéo : «Ces images sont terriblement choquantes et inacceptables dans notre école. J’ai demandé sans délai le lancement d’une procédure disciplinaire, avec une suspension immédiate de la professeure. J’adresse tout mon soutien à la victime et sa famille, qui sont prises en charge.»

Les parents de la petite fille avaient de leur côté déposé plainte jeudi 5 septembre. Auprès de Libération, Me Vanessa Edberg, avocate de la famille de l’enfant de 3 ans, expliquait la semaine dernière que la fillette effectuait sa première rentrée scolaire en petite section de maternelle. Elle «avait déjà reçu des coups le jour précédent, ce qu’elle avait dit à sa mère». L’avocate déplore l’état psychologique «catastrophique» dans lequel se trouve aujourd’hui l’élève.

«Des mamans commencent à se faire connaître»

L’avocate affirmait alors à Libé que «d’autres parents, trois pour le moment» sont entrés en contact avec elle afin de lui rapporter des faits similaires qui auraient été commis par la même personne. «Des mamans commencent à se faire connaître pour nous rapporter les propos de leurs enfants, et nous dire qu’ils ont eux aussi souffert des comportements de cette maîtresse. Ce ne sont que les prémices», met-elle en garde. Me Edberg a d’ailleurs annoncé ce lundi avoir déposé une deuxième plainte vendredi pour une mère qui accuse cette même enseignante d’avoir giflé il y a douze ans son enfant alors âgé de 3 ans.

L’avocat de l’enseignante âgée d’une cinquantaine d’années – présent ce lundi 16 septembre aux côtés de sa cliente au commissariat, selon BFM TV – avait affirmé le 11 septembre sur France Info que sa cliente «regrett [ait] profondément son geste et [avait] une pensée émue pour la jeune élève». Selon lui, les conditions de travail de sa cliente, qui se trouvait dans une classe qu’elle qualifie de surchargée – avec 26 élèves – pourraient «en partie» expliquer son geste, un «craquage», qui constituerait selon lui une affaire «tristement banale» dans l’Education nationale.

Me Hazan avait par ailleurs reconnu que sa cliente avait fait l’objet d’un signalement pour des faits similaires en 2012, dénoncés par des parents d’élèves. Des accusations qu’il qualifiait toutefois de calomnieuses : «Je tiens à signaler qu’il n’y a jamais eu aucune enquête sur ces faits.»

Mise à jour : à 20h35, avec mention de la fin de la garde à vue.