L’homme au bonnet noir est assis sur une mauvaise chaise en plastique blanc. Elle racle le sol quand il se décale pour ouvrir, d’une main, le petit frigo qui lui fait face. De l’autre il tient son assiette, c’est l’heure du déjeuner. Jean-Luc Reichmann présente l’émission les Douze coups de midi, jusqu’à ce que la pub commence. Le barbu ne prend pas la peine de couper le son de la télé mais il se tourne vers le téléphone qui filme et diffuse la vidéo en direct sur TikTok. Il se rapproche. D’une voix traînante, il répond aux commentaires et soliloque, avant de se déconnecter.
Cette scène qui se déroule dans une cellule de prison transpire l’ennui. Elle montre des moyens de le tuer : la télévision, ou les téléphones portables, omniprésents même si interdits. La vidéo ne permet pas de savoir si le détenu est seul dans sa cellule, comme c’est la règle dans les établissements pour peine (qui reçoivent des personnes condamnées à au moins deux ans d’emprisonnement), ou s’il la partage - c’est la norme dans les maisons d’arrêt, où sont notamment détenues les personnes en attente de jugement ou condamnées à des peines courtes.
C‘est dans cette catégorie d’établissements que se concentre la surpopulation carc