Deux adolescents tués dans l’Essonne en début de semaine, d’autres blessés à l’arme blanche jeudi, le jeune Yuriy lynché mi-janvier sur la dalle de Beaugrenelle, à Paris. Les guerres entre bandes génèrent depuis quelques semaines en France une véritable série noire. Le commissaire Julien Herbaut, chef de la sûreté territoriale (ST) de Paris, décrit un phénomène sur lequel son service enquête très régulièrement, via un groupe spécialisé.
Comment expliquer la multiplication des drames et des affrontements entre bandes rivales ces jours-ci ? Le phénomène est-il en mutation ?
Le phénomène de bandes est actuellement relativement mouvant, et connaît depuis quelques mois une évolution notable. Il y a d’abord une expression assez classique de ce phénomène, celui en tout cas que nous observons depuis des années, avec des rivalités territoriales entre quartiers. Ces «inimitiés» sont désormais plutôt bien identifiées par nos services. La nouveauté réside depuis quelque temps dans l’apparition de rivalités qui opposent des groupes plus informels, qui ne sont liés ni à un territoire précis ni à un établissement scolaire, et qui s’affrontent et se rencontrent autour de motifs très futiles