Ivresse sondagière ? «Il m’a fallu résister à la pression constante, obsessionnelle de Nicolas Sarkozy, qui concluait pratiquement chacune de nos conversations quotidiennes en me demandant de commander et de publier de nouveaux sondages», a témoigné devant le juge Tournaire, lors de l’instruction sur les sondages de l’Elysée, un Patrick Buisson, ex-conseiller très spécial de Nicolas Sarkozy, désormais fâché à mort avec l’ex-président et renvoyé en procès avec quatre autres prévenus dans l’affaire des sondages de l’Elysée.
Quand il était encore locataire de l’Elysée, l’ancien ministre de l’Intérieur s’intéressait ainsi au destin de la gauche de la gauche, susceptible de grignoter le score des socialistes, comme en témoigne cette batterie de sondages : «Souhaitez-vous que le NPA fasse alliance avec le PG et le PCF ?» Ou encore : «Diriez-vous que le NPA est une menace pour le PS ?» A droite, tous les concurrents potentiels à une réélection de Nicolas Sarkozy en 2012 – y compris le centriste Hervé Morin – feront également l’objet de sondages d’opinion commandés par la présidence de la République. Même les municipales de 2008, tout juste un an après son élection, n’y échapperont pas. «Thèmes sans lien avec la fonction de président», relèvera benoîtement un rapport de synthèse des policiers enquêteurs.
Récit
Point sensible
Passés eux-mêmes à la question en cours d’enquête, les sondeurs botteront en touche sur ce point sensible. Comme Jérôme Fourquet, alors directeur de l’Ifop