Les yeux de Dylan Robert sont éteints. Catogan tendu, visage émacié, corps légèrement voûté, l’homme de 25 ans qui vient d’entrer dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Marseille ce vendredi 14 mars a le même pull marine que celui qui partage avec lui le box des prévenus. Ils comparaissent ensemble pour deux «vols avec violences». Un troisième prévenu, en fuite, est jugé en son absence. Le trio est soupçonné d’avoir monté un car-jacking contre un restaurateur une nuit d’octobre 2018, puis d’avoir dépouillé un jeune homme quelques jours plus tard devant son entreprise au petit matin.
Parcours chaotique, casier grisé dès l’adolescence, séjours multiples en prison, avenir en suspens : Dylan Robert ressemble à nombre de ces profils cabossés qui, chaque jour, peuplent les audiences de correctionnelle. Les lumières du cinéma en plus : à la date de commission des faits, Shéhérazade, où il campe le personnage principal, vient tout juste de sortir. Cinq films et une série Netflix plus tard, l’acteur comparaît détenu, incarcéré depuis maintenant trois ans pour d’autres vols, la plupart commis avant le cinéma, d’autres après. «Coincé entre deux mondes», résumera tristement à l’audience l’une de ses avocates.
«Ça ne va pas être dur de retourner dans votre vraie vie ?»
Shéhérazade, séquence d’ouverture. Le très jeune Zak (Dylan Robert) rassemble ses affaires, passe les contrôles, c’est aujourd’hu