«On était dans une économie de racket avec des groupes armés. Soit on acceptait le racket, soit on partait et on organisait le repli», résume un ancien top manager de Lafarge. Pour avoir trop longtemps privilégié la première option, jusqu’en septembre 2014, le cimentier français, en tant que personne morale, et six de ses anciens dirigeants, comparaissent à partir de mardi 4 novembre et durant un mois et demi devant le tribunal correctionnel de Paris pour financement d’une entreprise terroriste et violation d’un embargo international visant la galaxie jihadiste. Et mijote encore en coulisse une procédure criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité, à propos du massacre des Yézidis.
C’est toute l’histoire de la cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, acquise en 2008 auprès d’un groupe égyptien. Lafarge tiendra mordicus à la maintenir en activité le plus longtemps possible, alors que la zone était occupée par l’Etat islamique et autres groupuscules terroristes foisonnant à l’époque. D’autres multinationales françaises comme Total, Schneider, Air Liquide ou les fromageries Bel avaient ra