Les oreilles de Carlos Ghosn, le patron déchu de la firme au losange, vont siffler pendant les dix jours du procès de l’affaire des «espions» de Renault, qui a commencé le 17 janvier au tribunal correctionnel de Paris : l’accusation d’espionnage contre trois cadres de l’entreprise au profit de la Chine était apparue en 2011, entraînant leur licenciement immédiat, avant que l’on se rende compte qu’il s’agissait d’un montage crapuleux probablement conçu dans le cerveau d’employés de la direction de la sécurité du groupe. Alors puissant patron de l’alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn s’était rendu deux fois sur le plateau du 20 heures de TF1, la première fois le 23 janvier 2011 pour asséner que les preuves d’espionnage étaient «multiples», la seconde fois le 14 mars 2011 pour – piteusement – présenter ses excuses.
Depuis, ce qu’on peut désormais appeler «l’affaire Ghosn» est passé par là. Arrêté au Japon en novembre 2018, l’ancien magnat de l’automobile est soupçonné d’avoir masqué des revenus aux impôts japonais et d’avoir utilisé des biens de l’entreprise à des fins personnelles. Rapidement, les enquêteurs découvrent d’autres paiements effectués par le groupe, susceptibles de poser question. U