Le haut magistrat estime que cette affaire a provoqué une prise de conscience inédite, notamment sur le rôle que doivent jouer les informateurs.
Quel regard portez-vous sur cette affaire ?
Je ne m’exprimerai pas sur les faits eux-mêmes, qui n’ont pas encore été jugés. Je suis convaincu qu’il s’agit d’une affaire très grave, intrinsèquement et en termes de traumatismes pour les sphères policière et judiciaire. Ce scandale a mis à néant certains fondamentaux de la confiance sur laquelle avait voulu se construire la lutte contre le narcotrafic. Tout ça est tombé et a créé une crise inédite. C’est donc un tournant très important de la lutte antidrogue, aussi bien par rapport au sérieux avec lequel on doit traiter les informateurs, que vis-à-vis du dialogue que nous devons avoir avec les services d’enquête. Cela a induit une vigilance accrue et rend forcément le parquet plus attentif à la manière dont on va apprécier le rôle des informateurs. Mais ça ne nous fera pas pour autant renoncer aux enquêtes d’initiative ouvertes sur la base de renseignements. Car pour s’attaquer efficacement à la grande criminalité organisée, et en particulier aux barons de la drogue, il faut s’appuyer sur des informations qui viennent de sources en contact avec le milieu criminel.
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Comment contrôler efficacement le rôle de ces informateurs ?
Pour que la procédure soit solide, il faut d’abo