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Ambassadeur d’Afrique du Sud retrouvé mort à Paris : Emmanuel Mthethwa, une figure de l’ANC devenue diplomate

Le corps de l’ex-ministre a été retrouvé ce mardi 30 septembre au pied de l’hôtel Hyatt, dans l’ouest de la capitale. Sa disparition avait été signalée la veille par son épouse, qui avait reçu «un message inquiétant».

Emmanuel Mthethwa et sa femme, Philisiwe Buthelezi, au Stade de France le 28 octobre 2023. (Franck Fife/AFP)
Publié le 30/09/2025 à 14h14, mis à jour le 30/09/2025 à 15h59

Les premiers éléments laissent penser à la piste du suicide. Le corps de l’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Emmanuel Mthethwa, «a été découvert à l’aplomb de l’hôtel Hyatt», déclare le parquet de Paris ce mardi 30 septembre auprès de Libération, confirmant une information du Parisien. Le diplomate «avait réservé une chambre au 22e étage, dont la fenêtre sécurisée a été forcée», précise encore la justice. Selon une source proche du dossier, l’ambassadeur de 58 ans était dépressif et pourrait avoir mis fin à ses jours.

Son épouse, Philisiwe Buthelezi, avait signalé sa disparition lundi. Elle avait «reçu un message inquiétant de sa part dans la soirée», a encore fait savoir le parquet de Paris. Selon Le Parisien, le téléphone du disparu «avait borné pour la dernière fois vers 15 heures, lundi, dans les environs du bois de Boulogne, à Paris (XVIe arrondissement). Redoutant un possible suicide, les policiers, épaulés par la brigade cynophile, avaient quadrillé le bois de l’Ouest parisien». Une enquête a été ouverte, et confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes.

Figure de la lutte anti-apartheid

Nkosinathi Emmanuel Nathi Mthethwa, de son patronyme complet, proche de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, a été ministre des Arts et de la Culture de la République d’Afrique du Sud de 2014 à 2019, puis ministre des Sports, des Arts et de la Culture jusqu’en 2023, selon le site de son ambassade.

En juillet 2019, il avait prononcé un discours lors d’une cérémonie d’hommage après la disparition du chanteur Johnny Clegg, dit le «Zoulou blanc», une des grandes voix de la lutte contre l’apartheid : «Par sa musique, il nous a inspiré courage alors que nous luttions pour sortir d’une longue nuit de désespoir.»

Entre 2007 et 2022, il a été un haut responsable du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir depuis les premières élections démocratiques en 1994. Il avait œuvré dans la clandestinité au sein de l’aile militaire de l’ANC, durant l’apartheid et avait notamment été arrêté pendant l’état d’urgence en 1989 (fin de l’apartheid en 1991).

Mis à jour à 16 heures avec davantage d’informations sur la victime