L’ancien secrétaire d’Etat socialiste Thierry Mandon a été condamné ce vendredi 15 novembre à un an de prison avec sursis et 22 000 euros d’amende pour escroqueries en lien avec ses anciennes fonctions de directeur général de la Cité du design de Saint-Etienne (Loire). L’ex-homme politique, âgé de 66 ans, a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne devant lequel il avait comparu le 28 octobre d’«escroqueries», «tentative de détournement de biens publics par une personne dépositaire de l’autorité publique», «faux et usage de faux en écriture» et «abus de biens sociaux».
Outre les peines de prison et d’amende, il est condamné à cinq ans d’inéligibilité ainsi qu’à une interdiction définitive de présider ou de diriger un établissement public, a fait savoir ce vendredi le président du tribunal, en précisant que «l’ensemble est immédiatement exécutoire». Thierry Mandon va ainsi devoir démissionner de son poste de secrétaire général du Conseil national du commerce, qu’il occupe depuis juin 2023, a reconnu son avocat Me André Buffard. La décision de faire appel «est en réflexion», a-t-il ajouté.
«Budget insincère»
Thierry Mandon avait été nommé en 2018 directeur général de la Cité du design, un Etablissement public de coopération culturelle (EPCC) inauguré en 2009 consacré à l’art et à la recherche. Il avait démissionné en octobre 2022 en invoquant «des raisons personnelles», alors que la structure était confrontée à des difficultés financières. S’appuyant sur un audit confié à un cabinet d’avocats, le président de la Cité du design Marc Chassaubéné, également adjoint à la culture de Saint-Etienne, avait effectué en novembre 2022 un signalement à la justice, accusant Thierry Mandon d’avoir présenté un «budget insincère» et d’avoir détourné des fonds «via des fausses factures et des fausses attestations».
Sur la base de ce signalement, la justice avait ouvert une enquête et Thierry Mandon, placé en garde à vue les 13 et 14 juin 2023, avait partiellement reconnu les faits, évoquant des «erreurs» et des «négligences». Il avait par ailleurs remboursé quelque 28 000 euros à la SAS Cité Services, la filiale commerciale de l’EPCC, liquidée l’été dernier. La Cité du design, partie civile, évoquait quant à elle une «préméditation dans les agissements de M. Mandon», qui encourt une «peine maximum de dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende pour la tentative de détournement de bien public».
L’ancien secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat et à la simplification (de 2014 à 2015), également secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la recherche (de 2015 à 2017) sous la présidence de François Hollande, avait également été directeur général de l’éphémère magazine Ebdo en 2018. Depuis juin 2023, il est secrétaire général du Conseil national du commerce, présidé par le chef du gouvernement.
Mise à jour : ce vendredi 15 novembre à 16h55, avec l’ajout de la condamnation de Thierry Mandon.