Une nouvelle figure de la droite condamnée par la justice. Michèle Alliot-Marie a écopé ce vendredi 6 septembre 2024 de six mois de prison, assortis intégralement du sursis, pour prise illégale d’intérêts. L’ancienne ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy était jugée par le tribunal correctionnel de Nanterre pour son rôle dans le versement de subventions à une association présidée par son père, Bernard Marie, alors qu’elle était adjointe au maire de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques).
Des aides accordées à l’Association pour l’organisation des festivals (AOF) provenant notamment de l’Office de tourisme de la ville. Une somme de 260 000 euros versée entre janvier 2010 et octobre 2012. Une information judiciaire avait été ouverte dans cette affaire dès 2013 avant que «MAM» soit mise en examen en 2019. Michèle Alliot-Marie participait à l’époque des faits aux votes des subventions municipales en tant qu’adjointe.
Le tribunal a considéré que cette prise illégale d’intérêts était «indirecte» et «mesurée» en raison du montant total identifié dans la procédure, a détaillé la présidente en rendant la décision, qualifiant la peine prononcée «d’avertissement». Le parquet avait requis le 2 juillet deux ans d’emprisonnement avec sursis à l’encontre de Michèle Alliot-Marie, ainsi qu’une amende de 50 000 euros et une inéligibilité pendant trois ans.
Ses avocats font appel
Le tribunal de Nanterre n’a cependant pas prononcé d’amende, ni de peine d’inéligibilité. Les juges n’ont pas considéré «nécessaire» d’interdire à l’ex-ministre d’être élue «en considération de l’ancienneté des faits, du recul de la prévenue de la vie politique, et du fait que ce n’était pas une peine complémentaire obligatoire à l’époque» des faits. Aujourd’hui âgée de 77 ans l’ancienne ministre de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères était absente lors du délibéré.
Ses avocats ont immédiatement annoncé qu’ils allaient faire appel. «Nous sommes en total désaccord avec cette décision», a réagi auprès de l’AFP Me Rémi Lorrain, l’un des avocats de Michèle Alliot-Marie, qui assure qu’elle «a toujours agi dans l’intérêt de Saint-Jean-de-Luz et de la collectivité». Me Christophe Ingrain, son autre conseil, a lui souligné que dans ses motivations, le tribunal «a indiqué qu’il n’y avait pas d’enrichissement personnel et qu’il s’agit d’une condamnation de principe, pour des faits très anciens».
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