Il avait poignardé à mort le père d’un ami pour venger le suicide de ce dernier : un jeune homme a été condamné ce mercredi 18 juin à 23 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Landes, qui a retenu contre lui la préméditation. La cour a assorti sa décision d’un suivi socio-judiciaire de trois ans.
L’avocat général, Marc Mariée, avait demandé la condamnation de l’homme de 28 ans à vingt-cinq années de réclusion criminelle. Samuel M. était jugé depuis lundi 16 juin pour avoir assené 32 coups de couteau à Guy Lecomte en 2019, le père de son meilleur ami, Danaël. Ce dernier s’était jeté sous un train en 2015 après avoir découvert l’homosexualité de son père.
L’accusé reconnaissait les faits mais niait depuis son arrestation en 2022 toute préméditation. Il a affirmé lors du procès qu’il voulait «faire payer le responsable du suicide de Danaël» et «obtenir des réponses» autour de la mort de son ami. L’avocat général, à l’inverse, s’est attaché à démontrer que Samuel M. avait réfléchi son acte. Avant de se rendre chez sa victime, en septembre 2019, il s’était muni d’un couteau. Quelques semaines plus tôt, il avait également écrit un message sur les réseaux sociaux disant avoir «quelqu’un à buter». «Pendant des jours, des semaines, des mois, des années, Samuel M. va ruminer cette colère, cette haine vis-à-vis du responsable du suicide de Danaël, ce menteur, ce dépravé sexuel», a insisté Marc Mariée devant la cour.
Le portrait falsifié de la victime
Cette image de l’homme, décrite par l’avocat général, est remise en cause à de nombreuses reprises lors du procès. L’avocat de la famille de Guy Lecomte, Me Alexandre Novion, a d’ailleurs mis en garde les jurés contre «cette tentative de retourner le procès contre la victime» et a dénoncé les «tas de boue» déversés «sur sa sexualité».
Pour l’avocat général, le portrait dépeint de la victime lors du procès n’a reposé que sur «le portrait véhiculé» par son ancienne épouse. Celle-ci a accusé son ex-mari d’être à l’origine de la mort de Danaël. «Vous avez jugé Guy Lecomte, vous l’avez déclaré coupable d’avoir été responsable du suicide de son fils, vous l’avez condamné à mort et vous l’avez exécuté», a lancé l’avocat général Marc Mariée à Samuel M. Pour lui, la préméditation était «évidente».
Mise à jour à 21 h 41 avec le verdict.