La cour d’appel de Paris a assoupli, ce vendredi 12 juillet, l’ordonnance de contrôle judiciaire visant Sébastien Cauet en l’autorisant de nouveau à exercer une activité professionnelle à la radio ou à la télévision, «dès lors qu’il n’y a pas de public». La justice a ainsi donné le feu vert à l’ancienne vedette de NRJ pour reprendre le chemin de la radio, malgré les cinq plaintes pour viols et agressions sexuelles pour lesquelles il est visé. L’animateur de 52 ans avait en effet déposé, mercredi 10 juillet, une demande auprès de la justice pour alléger son contrôle judiciaire qui lui interdit d’être animateur de radio. Sébastien Cauet jugeait incompatible la caution de 100 000 euros demandée par la justice avec l’interdiction qui lui était parallèlement faite de travailler.
«Nous attendons de la chambre de l’instruction qu’elle révise ce contrôle judiciaire hautement disproportionné et confiscatoire», avait alors annoncé il y a quelques jours Me Jade Dousselin, l’avocate de Sébastien Cauet, dans les colonnes du Parisien. L’avocate déplorait notamment que le droit de l’animateur d’exercer son métier lui soit «totalement refusé, même en l’absence de public».
Par cette nouvelle décision, la chambre de l’instruction «a remplacé l’interdiction d’exercer l’activité professionnelle», c’est-à-dire l’interdiction de faire des «apparitions et représentations publiques notamment dans le cadre de son activité d’animateur radio ou de présentateur d’émissions télévisée» par celle «d’exercer l’activité professionnelle d’animateur radio ou télévision en public». Autrement dit, Sébastien Cauet ne peut faire de «représentations et d’enregistrements en présence du public, dans le studio ou dans une enceinte recevant du public», précise une source judiciaire.
Enquête
Un retour sur NRJ encore flou
«C’est une première victoire judiciaire dans ce dossier et elle est importante», s’est félicitée son avocate Jade Dousselin. «La justice reconnaît que rien ne justifie que l’on fasse taire un homme présumé innocent, qu’elle se doit d’être au-dessus des ressentiments et des caricatures confiscatoires de droits fondamentaux», a poursuivi l’avocate, qui le défend aux côtés de Me Xavier Autain.
Si grâce à cette nouvelle décision, Sébastien Cauet est désormais légalement autorisé à reprendre le travail «sans public», la direction de NRJ ne s’est pour l’heure pas officiellement exprimée quant au retour ou non de l’animateur aux commandes de son émission.
Pour rappel, l’affaire Cauet avait éclaté en novembre 2023, avec une première plainte. L’animateur est soupçonné par le parquet d’avoir violé une femme en novembre 2014 à Genève, alors qu’elle avait 16 ans. Auprès de Libération, elle avait révélé certaines informations de sa déposition : «Il m’a emmenée dans son parking, j’ai voulu sortir de sa voiture […]. Il m’a aussi filmée pendant le viol, je ne l’ai compris qu’à la fin.» L’animateur est également accusé d’avoir violé une autre adolescente des années plus tôt, en décembre 1997, à Paris : née en mars 1982, elle avait 15 ans au moment des faits. Un autre viol, en 2011, sur une femme de 38 ans, lui est également reproché. «Lui vit normalement et moi, je suis traumatisée», avait-elle regretté auprès de Libé. Quant à l’agression sexuelle dont il est accusé, il l’aurait commise en décembre 2012, sur une autre mineure de 17 ans.
Après ces révélations, NRJ avait annoncé le «retrait provisoire» de son présentateur, alors que sa présence à l’antenne constituait 44 % de l’audience quotidienne de la radio. Finie donc l’émission hebdomadaire C’Cauet, diffusée depuis 2010. Puis en janvier, NRJ avait également estimé que le contrat avec son animateur vedette était caduc. Renonçant finalement à réclamer un retour à l’antenne, Sébastien Cauet avait ensuite demandé une indemnisation à l’encontre de son ancien employeur au vu du préjudice financier subi depuis l’arrêt de l’émission qu’il produisait. Le tribunal de commerce de Paris l’avait toutefois débouté fin mai, en estimant que la radio n’était pas contrainte de réintégrer son animateur phare ni de l’indemniser. Cauet a fait appel de cette décision.