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Libération
Justice

L’animateur Jean-Marc Morandini condamné à un an de prison avec sursis pour corruption de mineurs

Il était jugé pour «corruption de mineurs» sur trois adolescents entre 2009 à 2016, lors d’échanges électroniques et d’un casting à son domicile. Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement ce lundi. L’animateur a fait appel.
Jean-Marc Morandini au tribunal correctionnel de Paris le 24 octobre. (Alain Jocard/AFP)
publié le 5 décembre 2022 à 14h14

S’alarmant de son «absence de prise de conscience», le parquet avait requis à l’encontre de l’animateur vedette de CNews un an de prison avec sursis lors du procès fin octobre. Jean-Marc Morandini a été condamné lundi 5 décembre à un an de prison avec sursis probatoire de deux ans pour corruption de mineurs. Les faits concernent trois adolescents entre 2009 à 2016. Le tribunal correctionnel de Paris a sanctionné des «passages à l’acte transgressifs» mais estime que Jean-Marc Moradini ne peut être qualifié «de prédateur ou de pédophile». Dans un communiqué, les avocates de l’animateur, Corinne Dreyfus-Schmidt et Céline Lasek, ont annoncé qu’il avait fait appel de la décision. «L’écho médiatique parfois déformant donné à cette affaire le contraint à rappeler que les plaintes déposées contre lui ne concernaient aucun geste déplacé, mais principalement des messages sur Twitter», ajoutent-elles.

Contacté, CNews annonce de son côté que Jean-Marc Morandini continuera de présenter son émission quotidienne sur l’antenne, l’animateur ayant «fait appel, la présomption d’innocence s’applique», selon la direction de la communication de la chaîne du groupe Canal+.

Pendant son procès, cette figure du PAF a dû répondre de messages envoyés à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et en 2015-2016, qui consistaient pour l’un à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d’envoyer une photo de lui dénudé.

Bientôt un autre procès

A la barre, Jean-Marc Morandini, 57 ans, avait reconnu une «imprudence» mais s’était défendu en invoquant notamment une forme d’«humour». Ses avocates avaient, elles, plaidé la relaxe, fustigeant un dossier bâti sur des «déclarations très fluctuantes» et parasité par un supposé «lynchage médiatique».

«Mdr tu es si coquin derrière ton air sage», «est-ce que tu bandes ?», avait-il ainsi écrit à Romuald (prénom modifié) en 2013 dans des messages privés, agrémentés de force émojis, sur Twitter. Cet adolescent, qui a fini par retirer sa plainte, était un fan de Jean-Marc Morandini et avait fait sa connaissance sur le plateau de son émission sur NRJ 12. A la barre, l’animateur a assuré qu’il ignorait son âge et dit avoir cessé «immédiatement» ces échanges quand il en a été informé. Il connaissait en revanche l’âge de Simon (prénom modifié) à qui il a demandé pendant plusieurs mois, fin 2015, de lui envoyer une photo de son sexe. Venu témoigner à la barre, ce jeune homme a récusé toute trace «d’humour» dans ces échanges qu’il a dit avoir maintenus parce qu’il «voulait travailler dans les médias».

Morandini avait également comparu pour avoir demandé à Clément (prénom modifié), 16 ans, de se dénuder et de se masturber à son domicile en 2009 lors d’une audition pour un projet de remake d’un film américain, qui n’a jamais vu le jour.

Un second procès attend dans les prochains mois l’animateur pour le «harcèlement sexuel» d’un comédien, majeur, dans le cadre d’un casting pour une websérie érotique.