Elles s’étaient préparées à peu près à tout, sauf à un tel «mépris». Quelques minutes après le début de l’audience disciplinaire d’Antoine Vey devant l’Ordre des avocats, le mercredi 21 mai, plusieurs plaignantes, à l’origine des accusations de harcèlement moral et sexuel qui le visent, ont été invitées à quitter la salle de la maison du barreau de Paris. L‘ex-associé d’Eric Dupond-Moretti a fait le choix d’être jugé à huis clos, à l’abri du regard des journalistes présents.
Or, dans cette procédure interne, où les avocats se jugent entre eux, le statut de partie civile n’existe pas : les victimes sont réduites au rang «d’auteurs des réclamations» ou de «témoins». Alors qu’elles avaient été informées de la date par courrier, invitées à bloquer leur journée (l’une est venue de région), assurées de pouvoir s’exprimer si elles le souhaitaient, assistées de leur conseil, le Président leur a demandé de sortir, sidérées.
Si elles voulaient tout de même être entendues, elles pouvaient «rester à disposition» dans le couloir, peut-